Des ateliers de libération de la parole pour une classe de collégiens, c’était une nécessité après un conseil de discipline. Car plusieurs convocations ont débouché sur un renvoi et la fin de la cohésion de la classe.
Après avoir cassé le groupe de cette classe, on a vraiment été face à du mutisme. Dès qu'on leur demandait des choses, ils ne voulaient plus parler, ils n'osaient plus parler. Et là on a vu des soucis réels à ce niveau-là.
Miriama Mai - Professeure de français
À la mairie de Teva i Uta, les élèves sont répartis en quatre ateliers pour la matinée. Objectif premier : la prise de parole. Un exercice difficile pour Haniley Tetaronia : "Nous à notre âge, on a beaucoup de difficultés à parler. Personnellement, j'ai beaucoup de difficulté à parler parce que je n'arrive pas à l'exprimer oralement des fois. Formuler des idées, c'est difficile. Je sais ce que je veux dire, mais j'arrive pas à l'exprimer oralement" confie la jeune fille.
Y a des choses qu'on connaît, ça peut être illégal, et qu'on a peur de dire.
Un élève de troisième
Deux encadrants étaient présents dans chaque groupe afin de rassurer les participants. Loïc Rose, professeur d'histoire géographie, est l'un d'entre eux : "On est plus dans les cours, mais ça reste dans notre rôle d’éducateur. Être à l'écoute des élèves et de pouvoir les aider dans la limite de ce qu'on peut faire." déclare-t-il. "En troisième, ils peuvent être le relais de plein de choses. Et notamment être le relais des amis qui ont besoin d'être aidés" complète sa collègue assistante sociale Ariitai Taurua.
S’exprimer pour s’exprimer ou aider des camarades mais pas seulement. "Dans le cadre de la citoyenneté, il faut qu'on puisse dire les choses qui posent problème pour qu'on puisse ensemble pouvoir trouver une solution, et justement réparer" explique Anne-Yvonne Germé, conseillère principale d'éducation.
Ces ateliers sont une première pour le collège Tinomana Ebb. Ils pourraient bien être répétés pour plus de classes, et notamment, celles parmi les plus en difficulté.