Gérald Darmanin remet sa démission à Emmanuel Macron qui la refuse

Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur à l'Assemblée nationale le 28 novembre 2023.
Le projet de loi immigration de Gérald Darmanin -en visite à Tahiti en août dernier- a été rejeté avant même d'être débattu. Une "gifle" pour le ministre de l'Intérieur, qui a ensuite présenté sa démission au président de la République. Emmanuel Macron l'a refusée. Une commission mixte paritaire a été convoquée pour tenter de trouver un consensus sur ladite loi.

Il n'y a pas qu'à Tahiti où les élus freinent les projets du Gouvernement. À l'image du rififi sur la loi fiscale le 21 novembre dernier à l'Assemblée de Polynésie, ça coince aussi à Paris en ce moment sur la loi d'immigration à l'Assemblée Nationale !

De quoi parle-t-on ? 

Après plus d'un an de travail, le projet défendu par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est arrivé dans l'hémicycle le 11 décembre en fin d'après-midi. Il espérait y défendre son texte, adopté par la commission des lois, après une première lecture au Sénat. Mais ses projets ont été contrariés par le vote d'une motion de rejet préalable déposée par les écologistes.

En clair, la loi a été rejetée par l'Assemblée Nationale avant même d'être débattue. La gauche, la droite et l'extrême droite ont décidé de faire bloc ensemble pour interrompre d'emblée l'examen des quelque 2 600 amendements qui devaient être discutés sur le texte. Précisément, 270 députés ont voté pour ce rejet, tandis que 265 ont voté contre.

"Échec" mais démission refusée

"Un échec" aux yeux de Gérald Darmanin, tel qu'il l'a exprimé sur le plateau de TF1. Le soir-même, ce lundi 11 décembre, il a été reçu à l'Elysée pour présenter sa démission. Mais Emmanuel Macron l'a refusée. "Le président de la République a demandé à la Première ministre et au ministre de l'Intérieur et des Outre-mer de lui faire des propositions pour avancer en levant ce blocage et aboutir à un texte de loi efficace", a précisé une source proche du chef de l'Etat.

La bataille continue

Le texte va donc continuer son chemin institutionnel. Le ministre de l'Intérieur a choisi de convoquer une commission mixte paritaire, c'est-à-dire que sept sénateurs et sept députés devront trouver un terrain d'entente. "Je regrette profondément que nous perdions du temps pour protéger les Français. Et je veux vous dire la motivation extrêmement forte qui est la mienne pour obtenir des mesures contre l'immigration irrégulière, contre la délinquance étrangère, le plus rapidement possible", a déclaré Gérald Darmanin le mardi suivant.

Les députés LR (Les Républicains) de droite ont déjà prévenu : ils seront intransigeants et ne soutiendront que la version du texte voté par le Sénat.

Depuis la capitale, le sénateur de la Polynésie Teva Rohfritsch décrit "un contexte politique particulier" actuellement.