"Il n'y avait plus d'espoir, j'ai été obligée de me faire greffer les poumons", déclare Eliane Haupuni, dans son studio de Vitry-sur-Seine, en banlieue sud de Paris. Cela fait déjà 3 ans qu'elle y vit. Eliane va bien mais sa double greffe l'oblige à des contrôles réguliers. Environ tous les 3 mois.
Dans ce contexte, impossible d'envisager un retour définitif à court terme. Tous les jours, elle est obligée de prendre ses médicaments anti-rejet, et cela à vie. L'absence de structure adaptée en Polynésie rend le suivi de tels patients très compliqué.
Pour les greffés polynésiens obligés de rester à Paris, le plus dur est de ne pas savoir quand ils pourront rentrer au fenua. "Au début, les médecins ont dit que je n'allais plus jamais retourner à Tahiti", raconte Eliane, "la famille, mon mari, ça me manque énormément".
Etau Teikiteetini est dans le même cas qu'elle. Ce Marquisien a subi une double greffe des poumons en 2021. Depuis 4 ans, il attend de retrouver les siens. "Le plus dur, c'est de quitter la famille, de ne pas l'avoir près de toi, surtout tes enfants", avoue Etau.
Leur évasan et leurs frais de séjour à Paris sont pris en charge par la CPS. Toutefois, revenir au fenua en cours de traitement reste à la charge des patients. Un luxe qu'Eliane et Etau ne peuvent s'offrir.
Le reportage de Bruno Gabetta d'Outremer la 1ère :