Grève dans les transports en commun : très peu de bus en circulation depuis 4 h du matin

Un des rares bus en circulation, il ne faut pas le rater !
Pas ou peu de bus en circulation depuis ce matin. Les chauffeurs ont donc mis leur menace à exécution suite à l'échec des négociations avec leurs employeurs. Ce sont les usagers, notamment les scolaires, qui font les frais de ce mouvement social.

Les chauffeurs de bus en grève depuis 4h ce matin. La raison : les négociations avec le ministre de tutelle et les directeurs de société de transport n'ont pas abouti, en particulier la révision de leur convention collective notamment sur le point de la sécurité selon Yohan Richmond, secrétaire général de la Fédération des Rassemblements des Syndicats de Transports en communs de Polynésie (FRSTCP).

La sécurité pas "assurée"

Ce matin, sur notre antenne radio, le syndicaliste a expliqué qu'outre les revendications salariales, il y a surtout la question de la sécurité. "Depuis 20 ans, on [les chauffeurs de bus] se fait insulter, agresser, psychologiquement il n'y a pas d'accompagnement en cas d'agression. Même quand tu es devant le tribunal, on ne nous offre même pas un avocat, tu te démerdes ! 20 ans de souffrance...Dans la DSP (délégation de service public) signée avec [l'ancien gouvernement] Fritch, tout est dedans, il y a la sécurité, la formation, aujourd'hui ils ne mettent pas ça en avant", a-t-il déclaré. 

La grève est "illimitée", a-t-il ajouté, mais toujours avec la volonté de revenir à la table des discussions avec le ministre des Transports et les employeurs.

Les usagers impactés

Les conséquences de ce mouvement social sont visibles depuis ce matin. "Il y aura beaucoup de surcharge sur la ligne régulière, les transports scolaires également, je ne sais pas comment ils vont faire", a néanmoins déploré Yohan Richmond. Mais "on est prêt à durcir le mouvement". 

Ecoutez-le au micro d'Ibrahim Ahmed Azi :

Les usagers sont bien sûr impactés. À commencer par les scolaires. Les bus ont eu du retard dans le ramassage. Les parents, pris au dépourvu, n'ont eu d'autres moyens que de garder leurs enfants à la maison, faute de moyens de locomotion. "Sans transports, il n'y aura pas d'école [pour la petite", s'est lamentée une femme. Pour une autre, résignée, "sans bus, on est obligé de marcher".

Attendre ou marcher.

Ecoutez ces réactions recueillies par Aiata Tarahu à Punaauia :

A Moorea également, c'est la galère pour les usagers. Seuls les enfants sont contents de ne pas pouvoir aller à l'école !

Sur sa page Facebook, Tere Tahiti informe que "nous nous efforcerons d’assurer le maintien de nos services essentiels avec le personnel non-gréviste. Les services avant 04h00 du matin ne seront pas perturbés. Puis, priorité sera donnée au transport scolaire ainsi qu’aux lignes régulières aux heures de pointe". Sur l'île soeur, la société Warren Transport assure elle aussi qu'elle fera de son mieux pour "ramasser le plus plus possible d'élèves à Moorea".

Depuis ce matin, les chauffeurs grévistes et les syndicalistes sont positionnés devant l'assemblée de Polynésie.

En face de l'assemblée de Polynésie.

La décision a été prise de mettre la pression sur les ministères. Les représentants des transporteurs de la CSIP de Aro no porinetia ont ainsi rencontré des élus du Tavini ainsi que le président de l'assemblée de Polynésie.

Peut-être une issue favorable dans ce conflit cet après-midi où un Comité de majorité doit se tenir    en présence des  ministres concernés, à savoir le ministre des Transports et la ministre du Travail.

Le reportage de David Chang :

©polynesie