Grève des chauffeurs de bus : la sécurité au cœur des discussions

Grève des chauffeurs de bus : la sécurité au coeur des discussions
La grève des chauffeurs de bus continue. Le piquet est toujours sur la place Tarahoi. Parmi les points de revendication, l’épineuse question de la sécurité des conducteurs. Nombreux ont été agressés pour avoir voulu maintenir un minimum d’ordre et de quiétude. Certains ont bien voulu témoigner.

Il y a trois mois une conductrice de bus a été agressée. Un cas loin d'être isolé. Parmi les chauffeurs en grève, il y a bien d’autres victimes d’agression. "Il y a des jeunes qui sont entrés dans le bus pour taper un autre jeune à l'intérieur. En voyant que le jeune ne voulait pas s'arrêter, je suis intervenu pour le mettre dehors tout simplement. Sans le savoir, il y a une personne qui est entrée par-devant et m'a tapé avec le casque", confie ce chauffeur de bus pour les collèges et lycées.

Les agressions verbales sont beaucoup plus nombreuses. En général, avec les esprits échauffés par l’alcool et la drogue. Nombre d’entre elles auraient pu mal se terminer.

"Le monsieur était sous l'emprise de stupéfiant. Il était placé à cinq sièges derrière moi, il a déballé des couteaux, des tournevis de son sac. C'est un papa qui est venu me prévenir qu'il avait sorti ces instruments-là."

Titaina Germain - conductrice de bus de Moorea

C’est pourquoi la sécurité est au cœur des revendications : les grévistes demandent le retour des accompagnateurs pour les bus qui desservent les collèges et lycées, et surtout le soutien de leur direction. "Nos employeurs n'ont même pas porté plainte contre l'agresseur. Je me suis retrouvé au tribunal sans aide psychologique, et ils n'ont même pas donné un avocat", déplore Yoan Richmond, chauffeur de bus et secrétaire général de la Fédération des Rassemblements des Syndicats de Transports en commun de Polynésie (FRSTCP).

Oui pour la cellule de soutien psy et l'avocat

La direction se dit prête à accéder à certaines demandes comme la mise en place d’une cellule de soutien psychologique et même la prise en charge des frais d’avocat ; mais pas question de mettre un accompagnateur avec chaque chauffeur, car trop onéreux, non également pour les collèges et les lycées.

"À l'époque, cela se faisait pour les collèges et lycées mais cela donnait plus de problèmes que ça en résolvait. Il y avait des problèmes de bagarre entre les accompagnateurs et les lycéens. C'était des cas où l'accompagnateur était à l'origine des bagarres" témoigne Xavier Chung Sao, directeur de production de la société. 

Pas d’accord donc sur la question de l’accompagnateur, à moins que les syndicats n’obtiennent une augmentation du financement de la délégation de service publique, auprès du gouvernement.