Une première rencontre avait eu lieu le 13 décembre avec les grévistes. Les sociétés pétrolières ont exposé leurs propositions dont :
- une prime de pouvoir d’achat de 50 000 xpf nette par salarié à verser avant le 31/12/2023 en cas d’accord
- l’examen de la liste des revendications à engager dès le début 2024.
Ces propositions ont été rejetées par le syndicat présent qui a quitté la séance. C'est ce qu'avait indiqué le patronat dans son premier communiqué, précisant que "les sociétés pétrolières restent à la disposition des syndicats et des représentants des salariés pour la reprise de discussions au plus tôt." Depuis, aucune négociation n'a eu lieu.
Deux actes de sabotage dénoncés
Le patronat s'est à nouveau exprimé par voie de communiqué le 20 décembre, pour signaler "deux actes de sabotage" à l'arrivée, samedi 16 décembre, du pétrolier desservant la Polynésie française avec à son bord 50 jours de stock de carburant. Les actes de sabotage concerneraient :
- le déboulonnement d’un tronçon sur le réseau de pipeline (partie flexible)
- le vol de matériel indispensable au déchargement pétrolier
La société en question a décidé de porter plainte et de renforcer la sécurité des installations pétrolières avec le soutien des autorités.
Ces incidents ont engendré un retard dans les opérations de pompage mais le déchargement a pû être entièrement complété mercredi 20 décembre. "La population peut être rassurée sur les niveaux de stock de la Polynésie française", précise le communiqué.
La pénurie ne serait donc pas à l'ordre du jour, les livraisons de carburant sont assurées normalement sur Tahiti et les îles principales, ainsi que dans les aéroports. En revanche, les archipels éloignés subissent de plein fouet la grève puisque le remplissage des fûts est perturbé et ne permet pas d’honorer toutes les commandes. De plus, les goélettes ont déjà effectué leurs derniers voyages de l'année.
"Les sociétés pétrolières présentent leurs excuses pour les désagréments causés aux usagers des îles [et] restent à la disposition des représentants des salariés pour reprendre les discussions et trouver une issue à la grève" exprime le patronat dans son communiqué.
Cyril Legayic réfute l'accusation et pointe "l'incompétence" des cadres
Sauf que les négociations sont toujours au point mort à cause du déchargement de pétrolier qui prend du temps, et que l'annonce des actes de sabotage passe très mal du côté des syndicats. Pour Cyril Legayic, représentant de la CSIP, il s'agit là d'une accusation grotesque. Ce dernier a finalement accepté de s'exprimer dans notre matinale radio, jeudi 21 décembre.
"C'est dans leurs rêves ! Le pétrolier est arrivé samedi. Normalement, à chaque arrivée, les équipes en poste préparent les flexibles 48 heures à l'avance pour les connecter au pétrolier. Mais comme la grève a démarré un jeudi, or le pétrolier est arrivé samedi : rien n'a été préparé. Cela montre bien l'incompétence des cadres à exercer le métier des petites gens, comme ceux qui sont en grève. Et puis, de quel matériel ils parlent ? Les grévistes bénéficient de certains avantages au niveau des hydrocarbures, ils n'ont pas besoin de ce matériel" s'offense-t-il.
Parmi les revendications des grévistes, l'embauche de personnel pour pallier les départs de plusieurs employés sur les trois dernières années, ou encore la revalorisation de la grille salariale.