[MàJ] Aéroport de Faaa : le manque de contrôleurs aériens perturbe les vols

La tour de contrôles de Faaa, le 27 décembre 2024.
Les contrôleurs aériens n'étant pas assez nombreux, la tour de contrôle de Faaa a dû fermer entre minuit et trois heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi. Le départ du vol TN58 a été reporté.

Par manque d’effectifs, la tour de contrôle de l’aéroport de Faaa a dû être fermée dans la nuit de vendredi à samedi, de minuit à trois heures du matin. Une première dans l'histoire de l'aéroport de Tahiti.

Par conséquent, le départ du vol TN 58 à destination de Paris CDG via Seattle, qui devait partir ce vendredi 3 janvier à 23h59 a été décalé à trois heures du matin, samedi 4 janvier.

Les contrôleurs aériens étaient à l'origine d'une grève en mai dernier pour dénoncer, entre autres, un manque d'effectifs. Le mouvement social avait duré du 16 au 20 mai et impacté 1 800 passagers. 

Nos sources affirment qu'il n’y a pas eu de recrutement de contrôleurs aériens depuis 2020. Cela fait plusieurs années que les aiguilleurs du ciel tentent de tenir la cadence à effectif réduit mais ils s'essouflent. 

Une dizaine d'agents est en formation mais c'est insuffisant pour compenser tous les départs. De plus, l'apprentissage dure 18 mois et ce sont les contrôleurs aériens en service qui doivent l'assurer en parallèle... Ces nouveaux agents ne devraient pas pouvoir renforcer les effectifs assez tôt.

D'autres reports et annulations pourraient survenir dans les jours à venir.  

Droit de réponse de l'Aviation civile

Dans un droit de réponse envoyé aux rédactions, le Service d'Etat de l'Aviation Civile confirme cette fermeture de la tour de contrôle et les difficultés auxquelles fait face le service mais veut rectifier certaines de nos informations :

"L’article de Polynésie la Première relatif au manque de contrôleurs de l’organisme de contrôle de Tahiti contient des inexactitudes que le Service d’Etat de l’Aviation Civile en Polynésie française souhaite corriger : depuis 2020, 27 contrôleurs aériens ont été recrutés à la tour de contrôle de Tahiti. En 2025, 4 contrôleurs finiront leur formation à l’été et 4 autres en fin d’année. Il est, d’autre part, prévu 4 recrutements supplémentaires pour pallier 4 départs.

Toutefois, compte tenu du départ anticipé de contrôleurs vers d’autres affectations, de divers aléas et de la durée de formation d’un contrôleur à Tahiti qui est d’environ 15 mois, le service d'État de l'aviation civile en Polynésie française fait conjoncturellement face à des difficultés de ressources humaines.

Compte tenu des durées de formation des contrôleurs, l’effectif nominal de la tour de contrôle sera atteint à l'été 2025, et d’ici à cette date, il est possible que le trafic aérien soit momentanément contraint dans le futur. A cet effet, le SEAC a d’ores et déjà pris contact avec les compagnies aériennes pour minimiser les impacts de ces possibles contraintes.

Cependant, la situation vécue dans la nuit du 3 au 4 janvier 2025 n'est pas directement liée au manque d‘effectifs. En effet, à la suite de l'absence inopinée et surtout très tardive d'un contrôleur aérien, il n'a pas été matériellement possible, comme c’est le cas habituellement, de trouver un remplaçant et les services du contrôle aérien n'ont pas pu être assurés sur l’ensemble de l'espace aérien de la Polynésie française de 24h00 à 3h00 locales.

Le SEAC PF a travaillé avec les compagnies aériennes et l'aéroport de Tahiti-Faa’a, de façon à limiter la gêne occasionnée aux passagers mais, compte tenu du très faible préavis de l’absence du contrôleur, il n’a pas été possible d’empêcher le retard du vol d’ATN."