C'était la réunion de la dernière chance... Calée à 9h30 dimanche matin, elle n'a finalement rien donné. En fait, elle n'a même pas eu lieu, puisque les représentants syndicaux n'ont reçu aucune confirmation de rendez-vous, condition sine qua non pour leur présence. Seul Cyril Legayic de la CSIP s'est installé autour de la table avec le directeur. Mais il a rapidement rejoint ses camarades signataires du préavis de grève, restés au rez-de-chaussée de l'aéroport.
Peu avant 10 heures, les syndicats décident de quitter les lieux.
Par respect, au moins envoyer un mail pour dire que le DG est arrivé et confirmer le rendez-vous de 9h30. Bon, tout le monde n'est pas là, je ne vais pas aller tout seul négocier.
Cyril Legayic, représentant syndical CSIP
Même son de cloche du côté de Lucie Tiffenat, du syndicat Otahi, qui estime que le personnel est "mené en bateau depuis des années, c'est usant à la fin."
Dialogue de sourds
Une réunion aussi infructueuse donc, que celle de vendredi. Pourtant cette fois, le directeur général est bien présent à la table des négociations. Il a écourté en urgence ses congés en métropole pour rencontrer les organisations syndicales avant la prise d'effet de la grève, le 22 juillet à minuit. "Nous étions présents à 9h30 mais un seul syndicat est venu, à savoir Cyril Legayic de la CSIP. Les autres n'étant pas là, la réunion ne s'est pas tenue. On n'a pas pu entamer les discussions pour lever ce préavis de grève" regrette Gwenvaël Ronsin-Hardy, directeur d'ADT, qui a succédé à Jean-Michel Ratron en octobre 2023.
Il propose une autre rencontre à 13 heures. Mais à 13 heures : personne. Les syndicats semblent camper sur leur position. "Ça a été une surprise puisqu'il y a une obligation de négocier. On s'interroge sur la réelle volonté des différents partis de vouloir avoir un dialogue, de vouloir lever cette situation et avoir des échanges constructifs en vue de vouloir lever ce préavis de grève" accuse le directeur. Ce dernier assure également que "l'informalisation a été faite".
En l'absence de négociations, la grève est effective dès minuit, dans la nuit de dimanche à lundi 22 juillet, alors même que le reste des délégations étrangères doivent arriver pour les Jeux Olympiques. "On verra demain les conditions par rapport au maintien opérationnel" indique de son côté le directeur, qui se dit étonné de certains points de revendication mentionnés dans le préavis.
Il y a eu un certain nombre de sujets sociaux qui ont été traités depuis mon arrivée. C'est toujours facile de taper sur les autres mais aujourd'hui, force est de constater que oui, notre infrastucture est ce qu'elle est, mais il y a beaucoup de chantiers qui sont lancés. Le personnel est largement mobilisé, d'ailleurs je l'en remercie. Les chantiers sont lancés, on améliore la conformité, on améliore la qualité de service. On rattrape le temps. Il y a un vrai dialogue social donc je ne peux entendre dire que la situation s'est dégradée...
Gwenvaël Ronsin-Hardy, directeur de l'aéroport de Tahiti-Faaa
Cet après-midi, le directeur a rencontré les compagnies aériennes pour "élaborer les scénarios de continuité de service, maintenir l'infrastructure et garantir la sécurité à l'ensemble des clients."
Les aéroports de Raiatea, Bora-Bora et Rangiroa sont également concernés.