Les limonades, les bonbons, les chocolats, les glaces… tous ces produits en forte teneur en sucre sont plus chers. "Viser d'abord les produits sucrés qui sont une véritable addiction pour la population, et après envisager d'autres produits comme le salé et le gras. Mais tout ce qui va rester à 5%, ce sont les jus sans sucres ajoutés, les boissons lights, et les boissons à teneur en sucres inférieures à 5 g pour 100 ml. Donc il y a des produits qui seront épargnés, qui seront une alternative pour les consommateurs", explique le ministre de l’Economie, Warren Dexter.
L'avis des consommateurs est mitigé. "Taxer ce qui n'est pas bon pour la santé, c'est très bien. Donc on en achètera moins, et on aura moins de problèmes de santé", approuve un homme. "Je pense que le coût de la vie est déjà assez cher en Polynésie, et nous rajouter des taxes comme ça c'est vraiment déprimant", ajoute une femme. "C'est une bonne chose si ça peut aider pour la santé", estime un autre homme. "Ce n'est pas la politique que nous avons connue depuis les élections, c'est énorme pour la population", déplore un papa.
Taxe sociale
Augmenter les taxes alors que le coût de la vie est déjà élevé, la pilule a du mal à passer pour Makalio Folituu, président de l’association des consommateurs, Te Tia Ara. "Ca sera positif pour ceux qui seront malades, mais faut pas oublier quand on parle des consommateurs, ils ont aussi des droits comme tout le monde, comme celui de choisir...mais ici il n'y a pas ce choix-là. Quand tu regardes aujourd'hui, tu ne peux pas manger local, c'est trop cher. C'est pour ça qu'on se replie sur les produits importés", remarque-t-il.
"Vous croyez qu'en augmenter les taxes va régler le problème du sucre ? Je ne crois pas., je ne suis pas convaincue et je crois que les gouvernements précédents s'y sont essayés et n'ont jamais réussi", souligne pour sa part Lucie Tiffenat du syndicat Otahi.
Une taxe qui rapportera près de 2 milliards et demi cfp au Pays. Pour Lucie Tiffenat, l’erreur du gouvernement a été l’annulation de la taxe sociale de 1%. "Le 1%, on s'en sortait très bien, les régimes commençaient à être équilibrés, il n'y avait pas besoin d'aller chercher quoi que ce soit. Par ce que ces nouvelles taxes, ça va coûter encore cher à ceux qui vont consommer. Ce n'est pas uniquement pour ceux qui importent", s'insurge la syndicaliste.
Changer les PPN
Autre grand changement attendu cette année, la réforme de la liste des PPN. "Les PPN conduisent les magasins à surmarger sur tous les produits non réglementés. Donc l'idée est de revenir en arrière en disant qu'on réduit la liste des PPN, et en contrepartie vous [les commerçants] vous engagez à appliquer des marges raisonnables sur l'ensemble du magasin...Il ne faut s'attendte non plus à des miracles, tant qu'on sera très fortement dépendant des importations alimentaires, on va rester soumis aux fluctuations des marchés internationaux", précise Warren Dexter, ministre de l’Economie. "En réalité, les commerçants ne sont pas d'accord avec les PPN. Selon eux, ils ne gagnent rien, ils ont fait la démonstration par A + B, plusieurs réunions ont été faites, et cela a toujours donné le même résultat", constate Makalio Folituu.
Le président de Te Tia Ara est plutôt perplexe. Bonne nouvelle en revanche pour les tarifs de l’électricité, le ministre Warren Dexter l’a assuré, aucune augmentation n’est prévue à ce niveau, cette année.
Ecoutez le reportage de Corinne Tehetia :