Les essais nucléaires français en Polynésie, quand et comment l’histoire a-t-elle changé ?
Après la seconde guerre mondiale, les grandes puissances sont en pleine course à l’armement nucléaire. La France réalise ses premiers essais en Algérie. Mais déjà, des îles françaises d’Océanie sont envisagées, écartées dans un premier temps en raison de leur éloignement.
Le virage
Fin 1958, Pouvanaa a Oopa, chef de file du mouvement anti-colonialiste RDPT, est arrêté, accusé d’avoir voulu incendier Papeete. Le Général De Gaulle est élu président de la République. La Polynésie perd son statut d’autonomie.
1961: L’Algérie s’engage sur la voie de l’indépendance. L’année suivante, le Président De Gaulle arrête son choix sur la Polynésie, en concertation avec le Commissariat à l’Energie Atomique, l’armée et le gouverneur Grimald. Le sujet est sensible. Les leaders évitent le sujets et n’en finissent plus de démentir les rumeurs. Ce n’est qu’un an plus tard, le 3 janvier 1963, que le général De Gaulle l’annonce à une délégation d’élus de l’assemblée territoriale, composée de Jacques TAURAA (alors président de l’Assemblée territoriale), de Jacques-Denis DROLLET, Rudolph BAMBRIDGE, Frantz VANIZETTE, John TEARIKI et Alfred POROI. A l’époque, le budget du territoire enregistre 100 millions de F de déficit. La poussée démographique est très importante alors que les ressources traditionnelles (nacre, vanille, coprah…) s’effondrent. Les phosphates de Makatea arrivent à leur fin (programmée pour 1966).
Le 4 juillet 1963, devant le fait accompli, l’Assemblée Territoriale adopte le vœu à l’unanimité. Peu de voix s’élèvent contre.
Il y aura désormais un avant et un après 1963.
Le CEP s’installe, changeant le cours de l’histoire de la Polynésie.
En 1965, les élections présidentielles voient s’affronter le Général De Gaulle à un certain François Mitterrand. Quand le premier confirme sa décision de mener des essais nucléaires, le second promet d’y mettre fin. Les Polynésiens voteront à 60% pour le Général De Gaulle.
En 1966, le président nouvellement réélu De Gaulle, vient assister à l’un des premiers tirs en Polynésie.
Moruroa et Fangataufa deviennent alors propriété de l’armée française, interdites aux civils, et le sont encore à ce jour.