Les cinq enfants de Tini et leurs affaires regroupées dans des sacs-poubelle sont embarqués dans le 4*4 de la commune de Papara. Ils font partie des familles évacuées après l'inondation de leur quartier mercredi et ont été hébergés pendant deux nuits par la commune, le temps que les pluies se calment.
À peine arrivée à la maison, la mère d'une trentaine d'années fonce vers la rivière située à dix mètres de son fare.
La rivière s'est rapprochée de la maison. En une nuit, le cours d'eau a changé. S'il pleut encore on est obligés de bouger. C'est fatigant avec mes enfants en bas âge. Je ne sais pas pourquoi ils [la commune] ne nous ont pas gardé plus longtemps. J'ai envie que ça change.
Tini, mère de famille
Tini se perd entre zones rouges, terres en indivision et permis de construire... C’est le père de ses enfants qui a choisi de vivre dans cette vallée il y a dix ans. Et quand la Papeiti sort de son lit, la seule solution est d'évacuer les lieux, avec l'aide de la commune.
"Zone rouge"
"Là où ils sont, c'est zone rouge. C'est dangereux. Ce sont des familles des autres communes, ils ont voulu venir ici habiter à Papara, voilà le problème aujourd'hui. On s'inquiète pour ces familles... Où les emmener ? Tout est payant" s'interroge Sonia Punua, impuissante face aux aléas de la nature.
Pelles à la main et bottes aux pieds, Moe et ses jeunes fils déblaient encore les cailloux que l'eau a déposés sur les berges après le débordement de la Papeiti.
Depuis qu'ils ont enroché au-dessus, l'eau a commencé à remonter. Et maintenant, ça va sur la route. Tout le temps, c'est comme ça.
Moe, habitant de Papara
La rivière de la Papeiti est aussi connue sous le nom de Mateoro, la meurtrière. En mars dernier, un sexagénaire avait été emporté par les eaux.