92% des voix Pour l'inscription de l'Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution de la Ve République, bien loin devant les 60% requis. L'article 34 du texte fondamental prévoit : "La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse".
72 parlementaires Contre, dont Lana Tetuanui
Le Parlement, réuni en Congrès à Versailles, devait aller au-delà des votes qui avaient déjà eu lieu à l'Assemblée Nationale et au Sénat, puisqu'il fallait cette fois une majorité des trois cinquièmes. 780 parlementaires ont voté Pour, dont le sénateur Teva Rohfritsch et les trois députés Steeve Chailloux, Mereana Reid-Arbelot et Tematai Legayic. "Pour sanctuariser la liberté de choix pour les femmes polynésiennes, comme pour l'ensemble des femmes de la République, a expliqué Teva Rohfritsch, joint par téléphone ce lundi matin (heure de Tahiti). Ce droit est fondamental pour moi."
72 parlementaires ont voté contre, dont Lana Tetuanui.
Un vote salué par une ovation debout et des applaudissements de plusieurs minutes au sein de l'hémicycle. La France devient ainsi le premier pays au monde à inscrire ce droit dans la Constitution.
L'avortement dépénalisé 26 ans plus tard en Polynésie
Après le vote, la Tour Eiffel a scintillé avec l'inscription #MonCorpsMonChoix ou #IVGConstitution.
"Fierté française, message universel", a réagi dans la foulée le Président de la République sur le réseau social X. La cérémonie de scellement aura lieu vendredi 8 mars, date de la journée internationale des droits des femmes, place Vendôme, à Paris et, pour la première fois, elle sera ouverte au public.
Le 30 janvier dernier, l'Assemblée Nationale avait déjà voté Pour à une large majorité, puis le Sénat, un mois plus tard.
L'avortement est dépénalisé depuis 1975 et la loi Veil. Avant,les femmes avortaient dans l'illégalité et souvent au péril de leur vie, parfois avec des cintres ou des aiguilles à tricoter. La dernière femme à avoir été décapitée en France pour avoir pratiqué des avortements, a été exécutée en 1943.
Il faudra attendre 26 ans après la loi Veil, 2001, pour que le texte soit appliqué en Polynésie, notamment grâce au travail acharné du sénateur d'alors, Daniel Millaud.
Depuis, l'avortement est un droit fondamental pour toutes les femmes, mineures et majeures, anonyme et pris en charge par la CPS.