Jean-Christophe Bouissou, vice-président de la Polynésie française et ministre en charge des Transports interinsulaires était l'invité du journal le 23 août.
Les compagnies maritimes demandent une augmentation de 8% sur les tarifs du fret inter-île. Est-ce que c'est légitime ou un peu exagéré ?
"Non, ce n'est pas exagéré. Cela prend en compte le carburant, la masse salariale, mais aussi les autres charges de ces compagnies maritimes. C'est une formule votée par l'assemblée il y a déjà très longtemps et reformulée récemment. Mais il faut préciser pour le public : nous ne sommes pas producteurs de pétrole. La masse salariale subit les augmentations dans les entreprises. Ici nous avons affaire à du personnel ressortissant de l'ENIM. Ce n'est pas un statut propre à la Polynésie.
Et puis les autres charges, c'est aussi l'inflation que l'on subit pour toutes les raisons que l'on connait, avec ce qui se passe dans le monde. Ce n'est pas une décision du gouvernement que d'augmenter les prix. auprès des consommateurs. C'est simplement de discuter de la situation réelle des compagnie maritimes. Quels sont les chiffres d'affaires, quelles sont les marges ? Quels sont les résultats au niveau des entreprises sur les années qui viennent de se passe ? Ces compagnies ont beaucoup donné pendant ces deux ans d'activité. Tout s'est maintenu dans les relations avec les îles. Il n'y a jamais eu aucun problème. Donc je serai d'une grande écoute avec les présidents de ces compagnies.
Sachez qu'aujourd'hui, le Pays contribue à hauteur de 2,5 milliards Fcfp sur l'exploitation et el transport de denrées dans les îles. Mais qui paye ? Les contribuables. Demander une augmentation, c'est demander aux contribuables de payer. On verra jeudi. C'est de toute façon la population qui devra payer. Ce qui est juste, c'est d'éviter que ces compagnies maritimes aient des déficits. Ce qui est juste aussi, c'est d'éviter de trop mettre sur la population et sur la consommation."
Un dernier mot sur la compagnie Air Moana qui devait ouvrir en septembre. Ce ne sera pas le cas puisqu'elle n'a toujours pas reçu son certificat de transport aérien délivrée par la direction générale de l'aviation civile. Aujourd'hui elle vit sur ses fonds propres et emploie une soixantaine de salariés. Comment le Pays pourrait l'accompagner dans ses démarches ?
"Il y a deux avions en cours de préparation. Du personnel a été recruté. Une cinquantaine. Le personnel navigant doit aussi faire l'objet d'un recrutement. Fin octobre, il y a une possibilité de démarrer les opérations. Nous sommes en train de travailler avec la compagnie pour que les comptoirs dans les îles et les opérations se passent dans de bonnes conditions. Il faut accélérer les mesures nécessaires à accueillir cette nouvelle compagnie. Nous sommes vraiment très favorables à cette concurrence, comme la population. Je sais qu'Air Tahiti s'est préparé."
Jean-Christophe Bouissou est interrogé par Aiata Tarahu :