Jean-Marius Raapoto a été inhumé après un dernier hommage...

Jean-Marius Raapoto est décédé d’une longue maladie. À l’âge de 82 ans, son corps a été exposé à la mairie de Faaa, l’occasion pour sa famille, ses proches et surtout, aux membres de l’Église protestante ma’ohi de lui rendre un dernier hommage...

Il a fait de la promotion et de la défense de la langue ma’ohi, son cheval de bataille. Jean-Marius Raapoto a mené ce combat depuis des décennies. Au fil du temps, il a su transmettre cette passion à tous ceux qui l’ont côtoyé. « Il m'a incité à passer ce concours de personnel de direction, se rappelle Pépin MouKam Tse, chef d'établissement au Lycée hôtelier. Son souhait c'était que les Polynésiens puissent prendre des responsabilités au niveau de nos établissements scolaires. Grâce à lui, j'étais un des premiers chefs d'établissement ; premier proviseur polynésien à porter cette fonction. Je voudrais vraiment le remercier car grâce à son appui et à sa confiance en tant que ministre, les pédagogies innovantes qu'il a mis en place, il a donné confiance aux jeunes Polynésiens et maintenant nous sommes nombreux à être des personnels d'encadrement. »

Un homme respecté partout où il a œuvré

Jean-Marius Raapoto s’est aussi intéressé aux langues polynésiennes. Le Reo « Pa’umotu » ou encore la langue marquisienne. Un autre de ses souhaits les plus chers. « Il a également impulsé l'art oratoire dans les écoles, chez les tout-petits et tout ce qu'on peut retenir aujourd'hui c'est qu'il en était très très fier », ajoute Mirose Paia, maître de conférences en langue et littérature tahitienne.

La politique aussi il y a goûté. Mais, il reste profondément ancré dans la religion protestante. « C'était une personne que j'avais connue quand on était très jeunes. Je l'ai toujours vu dans les mouvements de jeunesse chez les protestants, se remémore Ahiti Roomataroa. Il ne faut pas oublier que Marius est issu d'une grande famille. C'est son père qui a amené l'Église évangélique protestante Ma'ohi. C’était une espèce de libération par rapport au centre de Paris à l'époque ». « Je retiens un grand homme qui a aimé son Pays à travers la défense de sa langue et de sa culture, viens compléter Tearii Alpha, maire de Teva i uta, à travers la défense de ses idées pour faire progresser notre Pays, dans ses fonctions d'élu communal à Faa'a, dans ses fonctions d'élu territorial et dans ses fonctions de ministre dans nos gouvernements ».

Aujourd’hui, Jean-Marius Raapoto, l’érudit, le visionnaire, repose en paix... En fin d’après-midi aujourd'hui, il a rejoint le 6^ème étage du cimetière de l’Uranie, pour un repos éternel bien mérité.