Une chaîne d’amour pour Jeanine Sylvain, femme de charme et d’action, ce samedi 6 janvier, dans le petit cimetière de la pointe Nuuroa, à Punaauia. "Mamichou", comme sa famille l’appelait, a marqué les jeunes générations. L'un de ses petits-fils, Teiki Sylvain-Kimball, qu’elle a élevé durant une dizaine d’années, est aujourd’hui reconnaissant de son éducation. Il se rappelle cette anecdote : "Quand j'étais petit, j'essayais d'apprendre à danser le tamure, le pa'oti. Je n'y arrivais pas et, un jour, tout le monde à l'école s'est moqué de moi. Je suis arrivé à la maison en larmes. Et elle pris tout son après-midi pour m'apprendre et ça a cliqué ce jour-là. Et plus personne ne s'est moqué de moi."
Tous saluent l’accomplissement d’une vie. Certains, comme son fils, Teva, admirent l’incarnation de la femme polynésienne libérée. "C'est avec elle que mon papa a commencé les premières photos où l'on montre la vahine dans toute sa splendeur, alors qu'elle a été traitée de manière triviale pendant des années."
Raffinement, passion et joie de vivre...chacun conserve le souvenir d’une femme inspirante. "Beaucoup d'amour et de joie, se souvient Tepuanui Snow, un de ses neveux. Jeanine était une personne extraordinaire et elle rejoint aujourd'hui son amoureux."
"La beauté, l'élégance du fenua," se remémorre Rachel, une de ses amies. "Elle avait quelque chose de spécial, raconte Tea Hirshon, une autre de ses amies. Cette joie de vivre que tout le monde appréciait."
L’égérie du photographe Sylvain Adolphe venait de fêter ses 99 ans...un bel âge pour rejoindre l’amour de sa vie.