« Place nette », c’est le nom de l’opération lancée par l’Etat en vue des Jeux Olympiques. Des actions préparées depuis de longs mois sur le terrain mais aussi en ligne. La consigne des autorités est claire : il faut harceler les auteurs de trafics de stupéfiants dans la rue mais aussi sur la toile.
15 personnes arrêtées, 169 pieds détruits et 246 grammes d’herbe saisis. Quatre pages Facebook fermées représentant 1.500 clients potentiels. Pour arriver à ce bilan, les agents impliqués dans le volet cyber de l’opération "Place nette" contre les stupéfiants ont dû arpenter la toile plusieurs semaines avant. Et surtout s’adapter aux nouveaux usages.
Le constat est clair selon le colonel Grégoire Demezon, commandant de la Gendarmerie Nationale en Polynésie française : "On voit bien que les lieux d'échanges se déplacent de la rue à internet. Pourquoi ? Parce que les contrôles sur la voie publique se sont significativement renforcés. Il faut qu'on arrive à cumuler les deux approches et à frapper à la fois sur le deal de rue, et sur le deal sur internet. "
Pour rendre cela possible, les moyens de la gendarmerie ont été renforcés. Une antenne polynésienne de l’unité nationale cyber a été créée en début d’année. Elle accueillera à terme deux enquêteurs dédiés et une quarantaine d’officiers ont été formés pour les épauler si besoin. L’idée est de ne laisser aucune voie libre aux trafics.
"Nous sommes dans une stratégie de harcèlement des trafiquants de rue, les trafiquants sur internet seront harcelés de la même manière : à chaque fois recherchés et poursuivis dès qu'ils sont identifiés" précise la procureure de la République, Solène Belaouar.
Avec près d'un polynésien de plus de 15 ans sur deux qui consomme régulièrement du cannabis, la tâche des forces de l'ordre est considérable. À cela s'ajoute la lutte contre le trafic d'ice, toujours en progression au Fenua.