Journées polynésiennes du handicap : encore un long chemin à parcourir

Les enfants porteurs d'un handicap lourd embarquent sur une pirogue à voile.
Elles vont durer toute cette semaine : les journées polynésiennes du handicap sont organisées depuis 4 ans au parc Aorai Tini Hau. 24 associations sont présentes. Une fête annuelle comme pour rappeler que les personnes porteuses d'un handicap existent et qu’il faut les inclure dans la société.

C’est la 7è édition des Journées polynésiennes du handicap, toute cette semaine, organisée par la Fédération Te Niu O Te Huma et la Fédération Polynésienne des Sports Adaptés et Handisport - FPSAH. Plusieurs activités sont prévues au Parc Aorai Tini Hau de Pirae.

Enfin accéder à la mer

Réservée en priorité aux personnes porteuses d’un handicap lourd, la pirogue à voile les embarque. Posées sur le filet, elles sentent le vent du large. Une sensation de liberté qui les détend et leur fait oublier les tracas de la vie. Ils sont heureux. "C'est une petite qui a des troubles du comportement, explique Averii Teiho, accompagnante. Elle a bien aimé. Elle était en train de râler et s'énerver en revenant parce que je lui ai dit que la balade était finie."

"Je suis heureux de les voir apprécier la promenade, confie Matatia Cowan, capitaine de pirogue à voile. Ils découvrent le bien-être sur l'eau et s'échappent un peu de la routine qu'ils connaissent."

Sur le même plan d’eau, des courses de pirogues. L’effort est mêlé au plaisir : "ça fait du bien, ça fait des sensations," confie l'un d'eux. 

Les arts sont également à l’honneur. Un concours de chant est organisé. Un jury a dû départager les artistes. "Je suis très heureuse de chanter. Même avec mon handicap, je chante pour le plaisir," assure Emilienne Tareunu.

Difficile d'accéder à un emploi

Et puis, il y a les stands de vente de produits fabriqués directement par les personnes porteuses d'un handicap. Une démonstration de leur savoir-faire qui les valorise. "Actuellement, il est difficile pour eux d'accéder à un emploi, résume Sabine Teititoe, monitrice-éducatrice en artisanat. L'établissement permet donc en quelque sorte, qu'ils puissent évoluer, apprendre des choses, pour pouvoir ensuite continuer dans la vie de tous les jours."

Grâce à l’association « Huma Mero », Ioane Lauchungway vend ses sculptures : "tout ce que nous avons fait à la salle de sculpture est parti. Nous avons fait de bonnes ventes, se réjouit-il.

Encore deux jours de fête pour les personnes porteuses de handicap. Deux jours pour pleinement vivre, faire des rencontres et espérer plus d’inclusion.