Malgré sa détermination, Matarii Guénin, âgé de 7 ans, ne peut rien face à son adversaire. Pour sa première participation, il s’incline par étranglement. Mais à cet âge le respect compte plus que la victoire.
Et si les larmes de tristesse coulent aujourd’hui, demain ce seront des larmes de joie, car la défaite n'est qu'une étape sur le chemin vers la victoire. Juste après son combat, Matarii se confie : "C’était dur et il m’a étranglé. Quand nous sommes 2 on fait des étranglements. On se fait mal."
"Mon objectif c’est d’être pêcheur professionnel."
Matarii Guénin, 7 ans et jeune combattant de Jiu Jitsu brésilien
Pour atteindre son objectif, Matarii peut compter sur le soutien infaillible de ses parents. Qui ne manquent pas d’attacher la ceinture de son kimono juste avant qu'il ne monte sur le tatami, et leurs cœurs au moment des combats. Heipua Fry est la maman de Matarii, elle explique ce mélange de sentiments lors des compétitions : "Pour un débutant je trouve qu’il s’est bien débrouillé et je suis fière de lui. Mais j’ai eu peur au moment des étranglements. C’est beaucoup de stress et beaucoup de pression tant pour les enfants que pour les parents."
Il n’y a pas que des jeunes sur le tatami. Niveau organisation on prépare également l’avenir. Les apprentis commissaires sportifs tiennent les chronomètres, remplissent les tableaux et marquent les points attribués par les arbitres.
Tairoapito Hanilei est l'une des jeunes commissaires sportifs de cette compétition. Elle est heureuse de pouvoir participer car : "cela permet aussi de voir les connaissances en matière de jiu-jitsu. Je fais du judo et je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne le jiu-jitsu. Donc ça me permet d’apprendre et de plus prendre la parole sur les évènements. Par exemple, au micro et pour appeler les combattants."
Yannick Hartmann, organisateur de la ma'ohi BJJ cup explique que : "C’est une volonté fédérale mais aussi de clubs de Mahina, d’impliquer les jeunes dans l’organisation et de les diriger petit à petit vers l’arbitrage. Ça fait partie du parcours d’un athlète et ça crée même des vocations."
Le jiu-jitsu attire de plus en plus de jeunes Polynésiens. Les sports de combat permettent aux enfants d’apprendre le respect, la discipline et le dépassement de soi.