"En juin, fais ton frottis" : si la campagne de sensibilisation au cancer du col de l'utérus insiste sur ce point, c'est parce que chaque année en Polynésie, au moins quarante cas de cancers pourraient être évités, grâce au frottis. Cet examen gynécologique, à réitérer tous les trois ans, est remboursé. « On a les résultats quelque temps après. Le frottis permet de savoir s’il y a des lésions qui pourraient éventuellement donner des cancers, d’intervenir bien avant que le cancer n'apparaisse, et le traiter de façon simple », détaille Laurent Stien, médecin référent en santé publique à l'ICPF. Mais seules 40% des femmes se font dépister.
Outre le dépistage régulier, la vaccination contre le papillomavirus, possible entre 11 et 26 ans, est recommandée. Depuis le 1er juin, le vaccin, prescrit par un médecin traitant, est pris en charge pour les 11 à 14 ans. Entre 15 et 26 ans, il faut débourser 20 000 Fcfp.
Mieux comprendre le papillomavirus
Le papillomavirus est une maladie sexuellement transmissible ultra-contagieuse dont « tout le monde est porteur. (...) Il est primordial de se vacciner avant les relations sexuelles, mais ça peut aussi se faire quand on en a déjà eu. Cela permet de prévenir le cancer du col de l’utérus chez les filles, et le cancer du rectum chez les garçons » indique Maria Yao, médecin généraliste.
Il s'agit en fait d'un groupe de virus (HPV) qui touche au moins 80% de la population. Dans la majorité des cas, le système immunitaire élimine tout seul l'infection mais certains types d’HPV peuvent se développer, entraîner des verrues génitales ou provoquer des cancers de la vulve, du vagin, de la bouche/gorge, du pénis et de l’anus. La vaccination contre le papillomavirus peut donc prévenir l'apparition de ces cancers et le dépistage lui, permet de détecter les cellules cancéreuses du col de l'utérus de manière précoce.