La naissance du surf en Polynésie
Ils se sont d’abord rendus à la Maison de la Culture à Papeete pour retrouver Jean-Christophe Shigetomi, historien et spécialiste de l’histoire du surf. Passionné de surf, il a notamment vécu l’essor du surf en compétition dans les années 70. Mais il existait bien avant, c’est un sport ancestral… Bien que l’on considère Hawaï comme le lieu de naissance du surf moderne, le surf se pratiquait déjà en l’an 1000 dans tout l’archipel polynésien. Venus des Samoas, des Tongas, les navigateurs maoris sont d’abord arrivés à Raiatea et Tahiti dans les années 800. Ils ont ensuite peuplé toutes les terres autour inhabitées, jusqu’à Hawaï, l’île de Pâques, la Nouvelle-Zélande… C’est ce qu’on appelle le triangle polynésien.
Pour le plaisir, la compétition ou les duels entre rois, le surf, « horue » en tahitien, était véritablement ancré dans la culture polynésienne. Même dans ses légendes… comme la légende de Hinaraurea ou celle de Vaihiatua. Vaihitua arrive de Raiatea avec trois amies pour participer à une compétition de surf à Teahupo’o. Elle est tellement belle, elle surfe tellement bien qu’on l’applaudit plus que le roi de Taiarapu. Vexé le roi décide de la destituer de son nom pour que les applaudissements lui reviennent.
L’évolution du surf moderne
Dans les années 1870, des magazines américains vantent le surf à Hawaï. Mais bien plus tôt, le surf à Tahiti est révélé à l’Occident grâce au premier voyage de James Cook à Tahiti en 1769… On utilisait à l’époque des planches de surf en bois massif appelées « olo » ou « alaia ». Elles pouvaient dépasser les 60 kilos pour des tailles avoisinant les 4 m.
Vers 1900, le surf est délaissé avec l’arrivée des missionnaires. Le surf retrouve sa popularité à partir des années 50 avec l’essor du surf moderne. Dans les années 60, les Tahitiens vont même créer un club, le Tahiti surf Club, commencer à organiser des compétitions, puis aller en France faire les championnats de France. Pendant 14 ans, ils vont gagner tous les podiums, c'est ce qu'on appelle la vague tahitienne.
Ils vont participer aux championnats du monde de surf, le premier champion du monde français est Tahitien, en 1985, Vetea David. Suivront d'autres champions du monde tahitiens comme Tamaroa Mc Comb en 2008, également champion du Monde amateur, ou Heifara Tahutini champion du monde open en 1990, Hira Teriinatoofa champion du monde ISA en 2004 et 2010 ou Vahine Fierro championne du Monde junior WSL en 2017. Pas encore de Tahitien champion du Monde WCT, même si Michel Bourez a réussi à se hisser à la 5è place ! Bientôt peut-être une championne ou un champion olympique !
Le métier de shaper
Nos kid reporters ont rencontré les 4 principaux shapers polynésiens : Pascal Somoikromo (Somo Surfboards) à Mahina, Heinui Brosius (Stonefish) à Papeete, Teva Bonno (Teva Surfboards) à Punaauia et Kevin Heminway (KH Surfboards) à Punaauia.
Chacun a ses techniques, ses particularités, mais on peut quand même dire que la fabrication d’une planche de surf se décompose en 5 étapes :
- Le préshape : On dessine d’abord la planche en fonction de la taille, le poids, l’âge et le niveau du surfeur. Une fois dessinée et le pain de mousse nettoyé, on dit envoyer, et la machine découpe la planche. Importés d’Australie ou des Etats-Unis, ces pains de mousse, foams en anglais, sont en polyuréthane ou polystyrène expansé, tous deux fabriqués de la chimie du pétrole. La machine s’appelle CNC, comme computer numerical control. Avant les shapers faisaient tout à la main. Grâce à la CNC, ils gagnent en temps et en précision.
- Le shape : Après le préshape à la machine, on va shaper, fignoler à la main. On utilise un papier de verre très fin pour ne pas abîmer la mousse.
- La peinture. Pour cette étape, les shapers utilisent différentes techniques : le pistolet, la bombe, les poskas, le pochoir, un peut de peinture mêlée à la résine... Les techniques et les goûts sont donc multiples. Grâce à cela, chaque planche est unique !
- Le glaçage : Cette étatpe permet de rendre la planche résistante et imperméable. On utilise de la fibre de verre et de la résine. Il existe plusieurs types de résine, la résine polyesther ou la résine époxy. En mélangeant résine à catalyseur selon un grammage très précis, puis en l’étalant sur la fibre de verre qu’on a au préalable étalé sur la planche, ça permet de faire durcir la résine, et rendre la planche résistante et imperméable.
Le ponçage : Cette dernière étape permet d’enlever tous les petits bouts de résine qui restent et permet de bien lisser toute la peau de la planche et la rendre brillante. On utilise des ponceuses avec des papiers de verre aux grains de plus en plus fins.
Kidreporters :
Classe de CM1 de l’école Mairipehe à Mataiea et leur maîtresse Tehani MEREHAU, accompagnés de Hélène LEROYER-GOULET
Anaïs MARA
Clément BRANCO – PRILLIEUX
Enoha VERDON PALMER
Hanalei PETIT
Kawailani TUAIVA
Kitave CHUNG SI NAM
Kumuhei VANCAULT
Manahau CADOUSTEAU
Manira PATII
Maunakea COLOMBANI
Menahere COLOMBEL
Raimere TEURA
Ramepa SHAN
Samirah MU
Taianui TEPA
Tarivera TENANIA
Tautiaiterani VANAA
Tehui TARUIA
Vahinehau LAUGHLIN
William FANAURA TEHEI
Tevainui BROSIUS
Personnes interviewées par ordre d’apparition :
Kevin Heminway, KH Surfboards, shaper à Punaaui
Jean-Christophe Shigetomi, historien spécialiste de l’histoire du surf
Pascal Somo, Somo Surfboards, shaper à Mahina
Heinui Brosius, Stonefish Surfboards, shaper à Papeete
Teva Bonno, Teva Surfboards, shaper à Punaauia
Présentateur Kid reporters :
Toatahi POETAI