Ioteve est dans sa plantation, il inspecte ses troncs de bananiers avec un œil aguerri. Une étape essentielle, avant de le transformer en emballage biodégradable. Dans son entreprise, les fibres naturelles de bananiers, d'ananas et de cannes à sucre finissent en papier, en sacs et coffrets cadeaux. C'est un secteur prometteur. « Pourquoi ne pas faire nous-même et apporter un plus à notre île, explique Ioteve Mendiola, chef d'entreprise. Pendant le covid-19, tout s'est arrêté. Il fallait chercher un autre moyen... On s'est demandé ce qu'on pouvait faire pour répondre aux besoins de notre île. »
Si Ioteve a fabriqué lui-même une grande partie de son matériel de transformation. C'est auprès de l'ADIE qu'il s'est tourné pour le financement d'une nouvelle étagère de séchage. Un crédit d'1,2 million de Fcfp avec un taux préférentiel. « J'avais confiance en ce projet, ajoute-t-il. J'ai démissionné de mon emploi. Je pense que ce projet a de la valeur pour la suite ».
De son côté, Celestin, lassé d'être salarié, a monté sa propre entreprise il y a deux ans. Cet habitant du quartier Tavararo à Faa'a gère désormais la location de ses 6 scooters. « J'ai demandé à l'ADIE 1,7 million de Fcfp, explique le chef d'entreprise. J'ai tout investi dans mon projet. J'ai investi pour les scooters, après pour mon assurance, et aussi pour le spot. Ici, c'était boueux au début ».
La tournée hebdomadaire de l’ADIE dans les quartiers prioritaires a pour objectif de convaincre les partenaires financiers. « Il s'agit de mettre en avant nos porteurs de projet et de montrer leur parcours, faire découvrir leurs produits et leurs services, indique Wendy Mou Kui, directrice de l'ADIE en Polynésie française. Et qu'ils puissent aussi faire part de leurs difficultés pour arriver là où ils en sont aujourd'hui.
Depuis la création de son antenne en Polynésie en 2009, l'Association pour le Droit à l’Initiative Economique a déjà accompagné 16.000 porteurs de projets.