Les échanges ont été initiés par la représente Tavini du Henua Enana, Marielle Kohumoetini. Cette conférence-débat est la première d’une longue série dont l’objectif est de poser les bases d’une stratégie et d’un plan d’action sur les cinq années à venir, en collaboration avec la population marquisienne.
Des pour et des contre
Même à plus de mille kilomètres de Tahiti, les Marquises restent un territoire stratégique où les opportunités sont multiples. À l’issue des échanges, certains marquisiens pensent que le développement économique serait incontestablement "boosté" par la création d’un aéroport international et permettrait à la population de voyager plus facilement.
[Sans aéroport international aux Marquises], pour aller sur la Nouvelle-Zélande ou à Hawaï par exemple, il faut payer d'abord le billet d'avion des Marquises vers Tahiti puis acheter un autre billet en partance de Tahiti.
Francis Bonno, conseiller municipal à Arue
Mais le foncier, est aussi au cœur des préoccupations des marquisiens, au point de les mettre en colère. Certains échanges étaient très tendus. Pour Marielle Kohumoetini, à l’initiative de cette conférence-débat : il faut d’abord écouter les premiers concernés.
Ils se posent beaucoup de questions, ils sont inquiets, c'est l'occasion pour moi de les écouter et participer à leur sentiment d'inquiétude pour l'avenir de leurs enfants.
Marielle Kohumoetini, représentante des Marquises à l'Assemblée
Deux autres thématiques ont été abordées :
- la protection et la promotion de l’emploi local, avec notamment la question de la migration négative de l’archipel à cause du manque d'opportunités.
- Le développement du secteur primaire et le potentiel agricole inexploité des Marquises.
Venu en observateur lobbyiste, entre deux discours à la gloire de son parti, Oscar Temaru a appelé à l’unité des cinq archipels. Les Marquises font partie d’un ensemble : pas question d’évoquer une quelconque décentralisation. Pour le leader indépendantiste, les Hakaiki se trompent de combat.
Ils sont maires d'une commune et cette commune est une collectivité d'Etat. Nous dépendons tous de l'Etat. C'est ça la réalité. Ce n'est pas Tahiti qui gouverne les Marquises, c'est l'Etat qui gouverne ce Pays.
Oscar Temaru, président du Tavini Huiraatira
Des ministres du gouvernement Brotherson étaient présents lors des ateliers, pour entendre les doléances des Marquisiens, leurs inquiétudes et leurs attentes. Reste à savoir si elles seront prises en compte, dans la feuille de route des prochaines années.