L'économie ultra-marine "résiliente" en 2022 pourrait souffrir de l'inflation en 2023

Les prix des produits alimentaires ont bondi dans les outre-mer en 2022 par rapport à 2021.
L'économie des territoires ultra-marins s'est montrée "résiliente" en 2022, mais la poursuite de l'inflation et la hausse des taux d'intérêts pourraient assombrir l'année 2023, notamment pour les ménages, selon les instituts représentant la Banque de France dans ces territoires.

Début 2022, dans un contexte de hausse des prix des matières premières, "les économies ultramarines ont montré une certaine résilience (...) l'activité a été dynamique partout, tirée par la reprise du tourisme", a indiqué jeudi l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (IEDOM) dans un communiqué.

La reprise du tourisme a permis de relancer l'activité économiques des outre-mer.

Selon l'indicateur du climat des affaires IEDOM-IEOM, sur tous les territoires "fin 2022, on est au dessus de la moyenne de long terme, alors que toutes les économies avaient plongé au moment de la pandémie en 2020", a souligné Ivan Odonnat président de l'IEDOM, lors d'une conférence de presse.

"La seule exception est la Guyane, qui est légèrement en dessous. C'est probablement le territoire qui a le plus directement subi les conséquences de la nouvelle donne crée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie avec les conséquences que ça a pu avoir en matière de coopération spatiale", a-t-il ajouté.

Hausse des prix des matières premières due entre autres à celle du fret.

"Mais la montée de l'inflation pèse sur les perspectives 2023", a souligné le directeur, Stéphane Foucault, car même si cette hausse de l'inflation "reste inférieure au taux national (...) le poids de l'inflation alimentaire est plus fortement ressenti dans les outre-mer qu'en métropole" par les ménages.

En effet, le niveau des prix alimentaires est plus élevé de 28% à 33% dans les Antilles et l'océan Indien et encore nettement plus dans la zone Pacifique notamment en Polynésie "donc à même niveau d'inflation l'effet est plus important", a souligné M. Foucault.

De plus, la part des populations modestes est plus forte, par exemple "la part des revenus sociaux dans les revenus des ménages est de 6% en métropole quand en Martinique et en Guadeloupe c'est 12 à 14% et en Guyane et à la Réunion c'est 16%", a-t-il ajouté.

Regardez le reportage d'Outremer la 1ère :

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