L'interdiction des « Puffs » bientôt effective en métropole

À proximité d'un lycée, plusieurs groupes de jeunes discutent avec de temps en temps une épaisse fumée blanche qui apparaît au-dessus de leurs têtes. Le produit est pensé pour plaire aux jeunes. « C'est sucré, je préfère ça que la clope », confie un jeune étudiant que nous avons interrogé. « C'est juste pour avoir un passe-temps, explique un autre. Si on interdit, je vais aller en acheter plein et je vais faire un stock ». Une Puff coûte en général un peu plus de 2000 Fcfp et contient plus ou moins 15 000 bouffées, mais ce n'est pas son seul coût, car il y a aussi celui de la santé.  

L'OMS (organisation mondiale de la Santé) dénonce une « pandémie » chez les jeunes. Au Canada, le taux d'utilisation chez les 16-19 ans a doublé entre 2017 et 2022, et a triplé chez les jeunes au Royaume-Uni au cours des trois dernières années. En métropole, selon une étude d'Alliance contre le tabac, 15% des adolescents ont déjà utilisé une Puff et 47% ont déclaré avoir commencé la nicotine à travers cette cigarette électronique.  

Dans ce contexte, la commission européenne a donné son feu vert ce mercredi 25 septembre pour l'interdiction des cigarettes électroniques jetables. Une loi visant à interdire ces cigarettes électroniques jetables avait été votée à l'Assemblée nationale, puis au Sénat en décembre 2023 et février 2024. Le projet de loi devait être validé par la commission européenne.   

Une interdiction pour début 2025 au fenua  

La Puff peut contenir de la nicotine, qui est une substance hautement addictive. Mais même sans cela, le corps médical s'accorde à dire qu'elle reste néfaste pour la santé. Elle peut en effet entraîner une irritation des voies aériennes, une obstruction bronchique ou encore provoquer de l'asthme. « Ça provoque aussi de l'anxiété, de l'irritabilité, des troubles du sommeil, de l'irritation, une perte d'appétit aussi, liste le docteur Charlotte Courtois, pneumologue. Ça a des effets sur l'organisme ».  

Dans son conseil des ministres du 24 juillet dernier, le gouvernement annonçait une mise à jour de la loi relative à la réglementation des produits du tabac, impliquant l'interdiction de ces cigarettes électroniques. Son souhait : rendre les produits de vapotages moins accessibles pour les jeunes en interdisant les dispositifs jetables Puffs, en limitant les arômes, ou encore en imposant un conditionnement neutre pour réduire l'attrait visuel. L'entrée en vigueur de cette nouvelle loi est prévue pour le début de l'année 2025