Le drapeau du Mexique qui flotte à l'arrière du majestueux Cuauhtemoc pourrait lui servir de voile tellement il grand.
Pourtant, ce navire-école n'en a pas vraiment besoin avec ses trois mâts et autant de voiles pour le faire avancer.
Dans le port de Papeete, le Cuauhtemoc ne passe vraiment pas inaperçu. C'est pour cela qu'autant de gens le visitent en ce dimanche.
Parmi eux, l'ex-préfet d’Abidjan, ancienne capitale de Côte d'Ivoire, qui n'en croit toujours pas ses yeux de le revoir ici en Polynésie. "La dernière fois que j’ai visité le Mexique, il y a exactement 12 ans, en 2012, et je retrouve ça. Je me replonge un peu", raconte Vincent Tohbi irie, encore ébahi par "le drapeau, parce qu'on m’a raconté l’histoire du drapeau, de l’aigle, du serpent, des épines". Cuauhtemoc signifie littéralement "l'aigle qui descend sur sa proie" en nahuatl, du nom du dernier empereur aztèque.
A lui seul, ce navire tout en bois illustre l'esprit de combativité et d'indépendance des Mexicains. Pour cette fois, les marins du Cuauhtemoc sont plutôt accueillants, tout comme les gens d'ici. "Et le personnel, vous voyez, ils sont un peu proches des Polynésiens un peu quand même. Nous les Africains, on trouve que les Mexicains et les Polynésiens ont des petits traits de similitude. Donc on trouve également les habitudes, beaucoup de courtoisie, beaucoup de délicatesse. Beaucoup de respect dans la façon d’orienter les visiteurs. C’est très beau", ajoute Vincent Tohbi irie.
Naviguer sur ce genre de bateau doit être un plaisir. Avancer à l'ancienne grâce aux voiles, accrochées aux trois mâts dont le plus haut mesure 50 mètres. Et poursuivre sa route en absence de vent grâce à des moteurs qui le propulsent à 10 noeuds, soit 20 km/h.
Un hybride des mers sous son allure de bateau corsaire. Un mélange qui impressionne évidemment. "Il est bien. "[Il est grand ?] Oui. À quoi il ressemble ? À un [bateau] de pirates !", lance le jeune Temeio, 8 ans.
Sauf qu'ici, ce beau bateau ne sort pas du film d'aventures "Pirates des Caraïbes", il fait juste escale dans un petit coin de paradis au beau milieu du Pacifique. Et à son bord, pas de méchants pirates mais 94 cadets qui apprennent le métier.
4 années études et de voyages à travers le monde. La dernière année, c'est la traversée de l'océan Pacifique avec des escales comme San diego, Honolulu, le Japon, la Corée du sud, l'Indonésie, les Philippines, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et enfin Tahiti.
Un grand périple pour ce majestueux navire qui vaut le détour. "C’est magnifique. En tout cas, un bateau qui vient du Mexique, ça vaut le coup de visiter. J’encourage la population à venir visiter ce beau voilier", dit Myrta Liao de Papeete.
Et que l'on soit de Tahiti ou de Côte d'Ivoire, c'est toujours le même son de cloche. "C’est une aventure à vivre, faut visiter une fois dans la vie. C’est très beau", conclut Vincent Tohbi irie.
Dernière chance de visiter ce fameux trois-mâts, demain lundi de 10h à 20h, avant qu’il ne reparte pour 24 jours de navigation mardi 19 novembre direction le Mexique.