La carrière des marins pêcheurs désormais mieux suivie avec la plateforme Ihitai

Chaque sortie d'équipage sera comptabilisée avec le nouveau système.
C’est un dispositif qui facilitera le suivi de la carrière professionnelle du marin pêcheur. La plateforme Ihitai. C’est une première dans le secteur de la pêche. 5 000 professionnels seraient concernés par ce dispositif. Les armateurs sont satisfaits de cette mesure mais qui doit être élargie pour une meilleure optimisation.

Plus de 6 000 tonnes de poissons par an, le secteur de la pêche attire les jeunes comme Richard et son ami, tous deux âgés d'une vingtaine d’années. "Nous, on quitte la famille pendant 3 semaines...J'aime ce métier, c'est le seul avec lequel je me trouve à l'aise", dit le jeune homme. 

Guy Porseni vient tout juste d’accoster son bateau à Motu uta le Vini Vini 7 après 21 jours de campagne. 14 tonnes de poissons dans les cales, la pêche a été plutôt bonne.

De retour sur la terre ferme, le dispositif Ihitai fait déjà parler. 15 ans dans le métier et 7 ans en tant que capitaine de bateau, Guy se dit satisfait : "On a eu un mail de la part de la DPAM qui convoquait tous les capitaines d'aller activer leur compte. Je l'ai fait depuis une semaine, c'est un bonc truc qu'ils ont fait".

Formation, sorties en mer...la carrière des marins pêcheurs mieux tracée.

Ihitai est une plateforme numérique mise en place par la DPAM, la Direction des affaires maritimes, d'abord pour faciliter les démarches administratives mais surtout pour mieux suivre la carrière professionnelle des marins pêcheurs où qu’ils soient. "Chaque marin aura un compte pour lui permettre d'identifier sa carrière, donc alimentée par les listes d'équipage, c'est-à-dire le temps passé en mer. Chaque fois qu'un bateau sort, l'administration doit savoir le nombre [d'hommes] à bord, et les brevets dont il dispose. Du coup, on comptabilise à chaque fois le temps à la mer", explique Catherine Rocheteau directrice de la DPAM.

Plus besoin de tonnes de documents pour archiver la carrière des marins pêcheurs, tout est conservé numériquement assure la DPAM.

Une base de données qui passe surtout par le "blockchain", une espèce de coffre-fort numérique qui certifie les documents et apporte une garantie en principe sans faille. "J'ai pensé au volet administratif, c'est-à-dire ne plus avoir des armoires d'archives, et ainsi avoir une espèce de coffre-fort qui pourra contenir nos données de manière illimitée", poursuit la directrice de la DPAM.

Pour les armateurs, c’est une grande avancée dans le secteur mais ils demandent à étendre ce dispositif afin de leur permettre d’avoir une visibilité en cas de besoin professionnel. "Par rapport à la création d'un pool de marins, d'avoir des éléments d'information en cours de formation, ça permettrait aux armateurs d'anticiper, de voir quels sont les besoins etc. Donc il y a pas mal d'avancées", estime Yan Ching directeur général de la société Vini Vini.

Yan Ching, armateur.

5 000 pêcheurs seraient concernés dans un premier temps par Ihitai.

Sur le smartphone ou l’ordinateur, en un simple clic, tous les profils des professionnels de la mer seront accessibles.

Des formations seront également dispensées par la DPAM pour permettre au plus grand nombre de comprendre et maîtriser la plateforme Ihitai.

Ecoutez le reportage de Teupoo Fatupua Avae :