C’est la chasse aux déchets et au manque de civisme : 140 bénévoles sillonnent Fare Ute et Motu Uta ce samedi 31 août. Des associations, des familles ou des entreprises de la zone. Mais la cause environnementale mobilise surtout les jeunes.
Keanu, âgé de 18 ans, ne fait presque rien de ses week-ends. "Pour occuper mon temps, quand je vois ça [les déchets], ça me donne envie" déclare le jeune homme. Un peu plus loin, près de la rivière de la Papeava, une jeune fille témoigne, les gants pleins de boue : "Franchement, c'est dommage de laisser périr notre environnement comme ça, alors qu'on vit tous les jours juste à côté. Donc voilà, on s'est dit on va faire un petit geste pour l'environnement et se lever ce matin."
Veia, elle, a 17 ans et se trouve près de la digue de Fare Ute. Elle constate, dépitée : "très sale et ça pue un peu avec la mer à côté. Enfin si on peut appeler ça la mer. Y a plein de déchets et c'est dommage parce que c'est joli quand même ce coin."
Les bénévoles récoltent également des déchets industriels, jetés en bord de route ou de rivière par des entreprises, comme des chaises de bureau ou de la tuyauterie. Mais aussi, beaucoup de bouteilles et de barquettes plastiques. Dans la zone industrielle comme ailleurs, même le plus petit plastique reste aussi polluant.
"Il y a plein de petits morceaux de plastique et c'est ça qui est le plus difficile à ramasser. Parce que c'est vraiment petit et ça prend du temps. C'est ce qui impacte aussi tout ce qui est vie marine, poissons, tortues. Donc il faut se focaliser aussi sur la qualité du ramassage" explique Matani Moeroa, l'un des bénévoles.
L’initiative est pilotée chaque année par une entreprise de matériel nautique de Fare Ute. À chaque édition, près de deux tonnes de déchets sont ramassées, une quantité qui ne baisse pas.
Toareva Parker, le référent de cette journée de nettoyage, ne le cache pas : "Le bilan est alarmant. Généralement on finit le ramassage aux alentours de 11h30. Là, il est à peine 10h et la benne est déjà remplie. Donc ça en dit long sur l'état de la zone. [Donc vous allez devoir vous arrêter là pour le ramassage ? ] je pense que oui, on n’a pas le choix."
La rivière Papeava reste l’une des plus polluées de Tahiti. Elle est considérée comme « prioritaire » depuis le plan d’action rivière du Pays. Cela inclut des nettoyages réguliers et la plantation des berges. C’était en 2016…il y a 8 ans.