Yoan Otaha est technicien frigoriste. Tous les matins, il doit préparer précautionneusement son matériel. Si Yoan est un peu fatigué, c'est parce que sa journée a commencé à 3h du matin dans cette maison de location à Faaone, à 49 km de son lieu de travail.
"Tous les matins, on se réveille à 3h, on commence à se préparer, faire son petit café, voir la journée qui commence au niveau du travail. Ensuite, vers 4h-4h30, on quitte la maison". Habiter aussi loin n’a rien d’avantageux pour Yoan, il aimerait bien se rapprocher mais n'a pas les moyens de louer ou d’acheter plus près. Alors, en attendant, c’est sa vie de famille qui en pâtit.
"Deux à trois heures que je passe en famille, la majorité de mon temps c'est au travail. J'aimerais passer plus de temps en famille, on essaie de rattraper le temps le week-end mais ce n'est jamais suffisant".
Cette situation, beaucoup d’autres salariés la partagent aussi. C'est le cas de Mederic, habitant de Mataiea, et Anna, de Moorea. "Je prends le bateau de 5h50 pour commencer à 7h. Je prends le dernier bateau de 17h25, j'arrive à 18h au quai pour arriver la maison vers 18h30. Ça fait de longue journée !", confie Anne.
Dans cette entreprise, deux tiers des salariés sont concernés par ces difficultés. Des solutions sont envisagées comme la mise en place d’un transport en commun pour les plus éloignés. Une piste encore à l’étude pour le moment."On peut trouver des mesures palliatives, on peut en tout cas essayer de les mettre en place. Mais de toute façon si on n'a pas réglé le problème de l'accès au logement et si on n'a pas réglé le problème de la fluidité ou l'organisation du transport, on ne réglera rien", estime Frédéric Dock, président du MEDEF.
Le gouvernement se penche déjà sur ces problématiques. Des mesures à courts termes devraient voir le jour d’ici peu, notamment sur les points de congestion comme au niveau du rond-point de l’ancien Méridien.