La lutte contre la dengue passe d'abord par le dégîtage

Un pneu posé sur le flanc, c'est l'assurance que des moustiques vont y pondre leurs oeufs.
Avec l'augmentation des cas de dengue, le centre de santé environnementale, déploie ses agents pour sensibiliser à lutter de nouveau contre les gîtes à moustiques. Certains agents se sont rendus à Saint-Hilaire où un cas de dengue a été recensé.

Aller au contact de la population pour marteler que lutter contre le moustique, c’est aussi lutter contre la propagation de la dengue. Marina fait ce métier depuis 34 ans maintenant. Elle répète sans cesse comment dénicher les gîtes et les détruire. "Avec les médias, les radios, le service de com qu'on a mis en place pour sensibiliser les gens, ils sont sensibilisés. Mais ce qu'on attend d'eux, c'est agir sur le terrain. [Il n'y a pas d'action ?] Très peu, il y a encore beaucoup à faire, ce n'est pas fini", insiste Marina Faatuarai, inspectrice adjointe d’hygiène au centre de santé environnementale.

Quand les habitants sont absents, Marina laisse un avis de passage rappelant les actions à mettre en place pour lutter contre les gites à moustiques.
Personne n’a souhaité nous recevoir chez soi aujourd’hui. Mais sur les terrains vagues, bidons et pneus attirent l’attention des agents. Ils peuvent rapidement devenir des gîtes. "Il faut juste remplir de terre, au maximum", dit Marina, penchée autour d'un vieux pneu de camion. "Dans les écoles, pour les jeux ils les percent, il faut faire des trous", ajoute Marina penchée devant un gros pneu de camion.

Même les pots de fleurs doivent être retournés régulièrement.

Dans un autre quartier de Faa’a, Andréa dit être très active dans la lutte anti-vectorielle. Elle a perdu une de ses filles à cause de la dengue, il y a de cela 30 ans. "Il faut vider les endroits où il y a de l'eau. On ne peut pas les laisser comme ça, [ils peuvent être] des gîtes à moustiques", indique Andréa Rupea, résidente de Faa’a.

Dans la cour de Wildryd Teriitehau, lui aussi résident de Faa’a, les pneus de sa cour sont inspectés régulièrement. "Je les vide souvent quand il pleut, d'habitude on les met dedans mais on a oublié. Et avec ce qui se passe quand il pleut, il faut éviter les moustiques", explique-t-il.

Wildryd Teriitehau retourne régulièrement ses pneus.

Le constat de Marina est clair : l’être humain est responsable de la prolifération des gîtes à moustiques : "Les gens créent les gîtes. Si je prends le moustique-tigre, s'il y a un gîte domestique, il est créé par l'homme. Exemple des boîtes de conserve pas jetées à la poubelle, ou qui traînent dans la cour". 

Son message est donc d'inspecter les cours aussi souvent que possible, surtout en cette période de saison des pluies.