La mendicité des SDF du centre-ville est tolérée, pas l'agressivité

La mendicité n’est pas interdite mais elle pose de plus en plus de problème d’insécurité à Papeete. Des comportements outrageux, indécents voire violents venant de certains SDF. De son côté la police municipale de Papeete met tout en œuvre pour sécuriser la capitale.

Ils sont visibles aux abords de certains trottoirs en plein centre-ville de Papeete. Plus de 150 sans abri vivent de la mendicité. L’acte est toléré, à condition de ne pas troubler l’ordre public… C'est le cas quand des individus sont alcoolisés. "Des SDF tôt le matin sont déjà en état d'ébriété avancé, le souci c'est quand on arrive sur des groupes, on essaie de prendre les plus réfractaires. Mais en faisant ça, on en laisse d'autres", avance Heifara Tehuiotoa policier municipal de Papeete. "Avec notre présence déjà, ils quittent les lieux. Et les réfractaires restent sur place, ils exercent leur droit de circuler dans la ville...Ce sont toujours les mêmes, c'est juste une poignée, c'est toujours les mêmes qu'on emmène en IPM, ivresse publique manifeste, on les met en cellule de dégrisement à la DTPN", explique Bryans Florent, policier municipal de Papeete.

Pas tous pareils

Ivres, drogués ou violents ? Les sans abri ne le sont pas tous. Comme ce jeune couple rejeté par sa famille, qui s'est retrouvé dans la rue mais ne se considère pas comme les autres. "Les SDF ne pas pas tous les mêmes, il y en a qui se fâchent quand on ne leur donne pas, d'autres comprennent. Les SDF qui boivent beaucoup font peur aux gens, mais nous qui ne faisons rien de mal, qui faisons juste [la manche], on ne nous voit pas, on ne voit que ceux qui ne font du mal...Quand je vois les autres qui insultent les commerçants, [ces derniers] ont raison de faire mande ça...Je ne demande pas que des pièces, je demande aussi du travail. Parfois il y a des gens qui viennent me chercher juste pour [travailler] un instant...C'est pas parce que je reste là que je ne cherche pas du travail", déclare le jeune sans-abri.

Les policiers veillent au grain mais ne peuvent pas être partout et encore derrière chaque SDF.

Si les policiers ne font pas la différence, les commerçants, souvent premières victimes de vols et de nuisances en tout genre, non plus. "Nous on a le problème des défécations, des odeurs d'urine. Mais depuis que [Père Christophe] a fait son centre [te Vaiete] à Mamao, ç'a s'est amélioré. Par contre, les SDF ont beaucoup de problèmes de santé mentale, ils se baladent avec des couteaux, avec des chiens", remarque Mike Chant, commerçant.

La vidéo surveillance pour mieux assurer la sécurité en ville. Mais ce n'est pas toujours suffisant.

Le directeur de la police municipale a renforcé son effectif d’une vingtaine d’agents supplémentaires mais pas seulement. "Malheureusement on tombe sur des SDF qui deviennent agressifs, insolents, insultants même, on n'accepte pas. C'est des troubles à l'ordre public et nous sommes tenus par la loi d'intervenir pour que les personnes qui sont autour vivent dans la tranquillité, précise Patrick Bordet, nous avons fait au sein de la commune un geste important en ouvrant un 2ème centre à Fare Ute justement pour leur permettre de bénéficier d'un petit déjeuner, d'un repas dans la journée, et même du couchage le soir. On essaie de leur faire comprendre que la vie n'est pas dans la rue".

En 2024 la police municipale de Papeete sera équipée de 20 nouvelles caméras avec des policiers en poste 24h/24, 7/ 7.