La Nouvelle-Calédonie a besoin de près de 500 milliards Fcfp pour éviter la faillite

Une délégation de la Nouvelle-Calédonie est présente cette semaine à Paris pour rencontrer les parlementaires.
Une délégation calédonienne interinstitutionnelle est en déplacement à Paris cette semaine pour y rencontrer les dirigeants français. Après les chefs de groupes à l'Assemblée nationale, ils se sont entretenus mercredi 25 septembre avec Gérard Larcher et les présidents des groupes politiques au Sénat. Alors que les élus calédoniens ont réclamé un plan quinquennal de 4,2 milliards d'euros à l'Etat, un nouveau soutien de 87 millions d'euros a été annoncé par le ministre de l'Économie et des Finances Antoine Armand.

L'État va débloquer un nouveau soutien de 87 millions d'euros pour la Nouvelle-Calédonie en crise depuis les émeutes du mois de mai et en proie à d'importantes difficultés financières, a annoncé le ministre de l'Economie et des Finances Antoine Armand, mercredi 25 septembre 2024. Annonce faite lors d'une audition devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale et alors qu'une délégation calédonienne est en déplacement à Paris pour tirer la sonnette d'alarme. C'est donc un premier pas et une bonne nouvelle pour la Nouvelle-Calédonie.

Car la course contre la montre a déjà commencé. Si l'État n'injecte pas plus de quatre milliards d'euros sur cinq ans (soit près de 500 milliards Fcfp), le Caillou sera en faillite financière.

D'ici fin octobre 2024 les dispositifs d'aides de l'Etat se termineront. 24 000 demandeurs d'emploi ne percevront plus leur allocation chômage ; Le nombre de loyers impayés va exploser (7 500 sur 15 000 logements) ; Les pertes de recettes fiscales, douanières et sociales atteindront 400 millions d'euros. Mais plus grave encore : les élus calédoniens craignent de véritables émeutes de la faim et en appellent à la solidarité nationale. "Dans ce contexte, il y a urgence à ce que l'Etat, qui a une responsabilité morale et matérielle en Nouvelle-Calédonie, vienne au chevet des Calédoniens et fasse preuve d'une solidarité nationale pour sortir la Nouvelle-Calédonie de la situation extrêmement grave dans laquelle elle se trouve" prévient Virginie Ruffenach, cheffe du groupe du Rassemblement-LR au Congrès.

Il y a urgence à ce que l'Etat fasse preuve d'une solidarité nationale pour sortir la Nouvelle-Calédonie de la situation extrêmement grave dans laquelle elle se trouve.

Virginie Ruffenach, cheffe du groupe du Rassemblement-LR au Congrès

Les acteurs Calédoniens demandent la tenue d'un comité interministériel présidé par le premier ministre sur le même modèle que celui mis en place pour Saint Martin et Saint Barthélémy après le passage du cyclone Irma en 2017. Ils revendiquent également la nomination d'un délégué interministériel dédié au plan quinquennal de reconstruction... En résumé, ils souhaitent que Michel Barnier prenne toutes les mesures pour sauver la Nouvelle-Calédonie du chaos annoncé. "L'espoir que nous nourrissons, c'est que le premier ministre dise qu'il reprend le dossier Calédonien en main, qu'il ait une attention particulière...qu'il nous donne de la visibilité sur l'année 2025 dans le cadre du projet de loi finances" expose Mila Tukumuli, élu au Congrès et cofondateur de l'Eveil océanien.

[Nous espérons que le premier ministre] nous donne de la visibilité sur l'année 2025 dans le cadre du projet de loi finances.

Mila Tukumuli, élu au Congrès

Et pour ça, les Calédoniens peuvent compter sur Gérard Larcher. Le président du Sénat a reçu la délégation transpartisane avec tous les présidents de groupe. Il entend défendre personnellement le dossier calédonien devant Michel Barnier à l'issue de cette réunion. "Le dossier de la Nouvelle-Calédonie doit faire partie de l'agenda et du projet que va nous présenter dans sa déclaration de politique générale en début de semaine prochaine le premier ministre" confirme Gérard Larcher.

Présente à Paris jusqu'à la semaine prochaine pour d'autres entretiens politiques, la délégation calédonienne espère décrocher un rendez-vous avec le ministre des Outre-mer et le chef du Gouvernement.