"L'Etat va débloquer 87 nouveaux millions d'euros pour la Nouvelle-Calédonie" annonce le ministre Antoine Armand

Antoine Armand, nouveau ministre de l'Economie, s'est exprimé, ce mardi 24 septembre, sur le déficit public de la France. XOSE
L'Etat va débloquer un nouveau soutien de 87 millions d'euros à la Nouvelle-Calédonie en crise depuis les émeutes du mois de mai et en proie à d'importantes difficultés financières, a annoncé le ministre de l'Economie et des Finances Antoine Armand, mercredi 25 septembre 2024. Annonce faite lors d'une audition devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale.

L'État va octroyer une nouvelle aide de 87 millions d'euros à la Nouvelle-Calédonie."Je m'apprête à signer un nouveau soutien financier d'urgence de 87 millions d'euros pour couvrir les besoins de trésorerie de la collectivité", a indiqué Antoine Armand, le ministre de l'Economie et des finances en réponse à une question du député de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf (EPR), lors d'une audition devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
"Le besoin est de un milliard d'euros par an sur cinq ans" car "l'insurrection a détruit entièrement le pays, on a perdu 20 points de PIB, on a un taux de chômage de 50%, plus de 700 entreprises ont été détruites (...), 26.000 personnes ont fui le territoire", a énuméré l'élu.
M. Armand a rappelé que "le gouvernement précédent avait débloqué un soutien de 100 millions d'euros en juillet" au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, mais a reconnu que la situation demeurait "critique, urgente".
"Dans les prochains jours, nous serons à votre disposition pour avoir tous les échanges sur la situation économique, avec l'ensemble des partenaires, la situation l'exige", a-t-il assuré.
Le ministre délégué au Budget, Laurent Saint-Martin, a acquiescé : "Je ne peux qu'insister sur la nécessité de faire ce travail ensemble, il faudra objectiver les besoins et les chiffres", a-t-il dit, estimant que "le travail (devait) commencer le plus vite possible".
Depuis le début des violences le 13 mai, liées à la mobilisation indépendantiste contre un projet de réforme du corps électoral, la Nouvelle-Calédonie connaît un accès de tension inédit depuis la quasi-guerre civile des années 1980 : treize personnes ont été tuées, dont deux gendarmes, des centaines de personnes ont été blessées et les dégâts matériels se montent à au moins 2,2 milliards d'euros. 
Une délégation transpartisane d'élus et de figures institutionnelles néocalédoniens est à Paris cette semaine, pour sensibiliser les parlementaires à la situation de ce territoire et présenter un programme de reconstruction à 4,2 milliards d'euros réclamé à l'Etat.