Émile, 52 ans, est résident de la presqu'île de Tahiti. Il est au centre de transfusion sanguine pour au moins une heure. Ce geste, il l'effectue quatre fois par an, le maximum pour un donneur régulier. "C'est mon papa qui m'a motivé. Il a un problème et c'est grâce au don du sang qu'il a pu se rétablir."
Dans ses veines, un composant sanguin intéresse particulièrement le CTS, le plasma. "Ce qui nous intéresse, c'est de récupérer trois produits : le plasma, les globules rouges et les plaquettes", explique Vaiana Manutahi, infirmière. En moyenne, au CTS, près d'une vingtaine de donneurs est reçu quotidiennement.
Tout est analysé en laboratoire
Chaque prélèvement fait l'objet d'une analyse en laboratoire. C'est la sécurité du don. La poche est ensuite validée et considérée comme propre à la consommation. "Je viens de la piquer pour le don du sang et là je fais les prélèvements des tubes qui vont être analysés ensuite, sur lesquels on va redéfinir le groupe sanguin et faire les sérologies. Donc, tout ce qui est hépatite, HIV et syphilis. Ce sont les tests obligatoires faits à chaque don", précise Marie, infirmière.
Une poche de sang a une durée de vie de 42 jours mais pour les éléments comme les plaquettes, c'est beaucoup plus court. "Date de péremption de 7 jours, il y a donc un turn-over très important. En permanence, il faut récolter des plaquettes et en produire pour satisfaire tous les besoins", explique le docteur Julien Broult, directeur du Centre.
"Nous avons mis en place avec la direction de l'hôpital, de la Santé et le ministère, des dépôts de sang médicalisés dans les différentes structures hospitalières périphériques : les Marquises, Raiatea et Moorea"
Docteur Broult
Pour séparer les composants du sang et obtenir ce résultat, des machines spécifiques de plus de plusieurs millions de francs sont utilisées. Le technicien en charge des opérations doit tout garder sous contrôle. "Il ne faut pas que les plaquettes dorment car elles risquent de s'agréger et avec ce système les plaquettes se libèrent dans le liquide", confie Tom Pea, technicien.
Le CTS fournit l'ensemble des structures hospitalières du fenua. "Nous avons mis en place avec la direction de l'hôpital, de la Santé et le ministère, des dépôts de sang médicalisés dans les différentes structures hospitalières périphériques : les Marquises, Raiatea et Moorea", précise le docteur Broult.
Le sang qui sauve des vies aux quatre coins de la Polynésie est prélevé au CTS soit 6 000 poches par an. Cet altruisme, chaque donneur se voit offrir un repas mais derrière c'est toute une chaîne hospitalière qui le remercie pour son geste.