Quand les ouvriers s’attaquent à l’extérieur du chantier, c’est bon signe. Il s’agit de combiner les places de parking à l’espace vert. "Ici ils mettent de l'evergreen, c'est-à-dire des pavés troués dans lesquels on pose de l'herbe. Ca fait du parking et et de l'espace vert", explique Père Christophe, à l'origine du centre d'accueil.
L’intérieur du bâtiment est presque terminé. Réfectoire, salles de bain, infirmerie, tout est prévu pour le confort des sans-abris. En prime une cuisine aux normes et un projet de formation avec le campus des métiers pour un restaurant d’application. "En Polynésie, on manque beaucoup dans l'hôtellerie de personnel formé, que ce soit à la sécurité en cuisine, l'hygiène en cuisine, l'apprentissage du service, [ou pour devenir] commis de cuisine", ajoute Père Christophe.
En attendant, les SDF sont accueillis dans ce centre éphémère, comme Heimiti et Marania, deux jeunes mamans actuellement dans la rue qui espèrent intégrer bientôt le RSMA. "Je ne veux pas dépendre de ma famille mais de moi-même...je n'ai besoin que de mon mari et de mes enfants, et c'est tout", dit Heimiti. "J'ai eu un souci chez la belle-famille donc à mon retour, on m'a dit de ne pas entrer dans la maison. Au lieu d'aggraver les choses, j'ai préféré m'en aller. J'ai ma famille mais je n'ai pas envie de dépendre d'elle, je n'ai pas envie de créer des soucis...Je viens de m'inscrire au RSMA", ajoute Marania.
Ici, elles peuvent bénéficier de repas et d’activités diverses, en vue d’une insertion. "On ne donne pas seulement le petit déjeuner, on n'est pas dans cette optique-là, mais de proposer après le petit déjeuner des activités pour essayer de les insérer dans la vie active", précise Denis Hauata, éducateur.
Ouvert le 17 avril, cet accueil fermera le 30 juin. Le futur centre Te vai ete prendra alors le relais pour un premier repas servi aux sans-abris le 1er juillet. A ce jour 50% du futur centre est financé, les dons sont toujours bienvenus.