Après deux ans aux commandes des forces armées en Polynésie française, Jean-Mathieu Rey rejoint l’état-major à Paris au mois d'août. Il sera en charge des relations internationales de la Marine.
Invité sur notre plateau le 14 juillet, il dresse un bilan de l'action de l'Armée en Polynésie.
Enjeu géopolitique
Les territoires ultramarins, avec leurs 12 millions de km2, font de la France la 1ère puissance maritime au monde après les Etats-Unis. Les principales réserves de croissance de la planète se trouvent dans la zone indopacifique, qui contribuera d’ici à 2030 à environ 60% du PIB mondial.
La Polynésie fait partie de cette vaste région océanique, où les enjeux géopolitiques sont de plus en plus importants, notamment avec les jeux de pouvoir entre les Etats-Unis et la Chine. C'est pourquoi "nous avons besoin d'assurer notre souveraineté et la sécurité dans cette partie du monde", explique le contre-amiral Rey.
Par ailleurs, une mission est actuellement menée par l'ONU contre un programme de prolifération nucléaire illégal en Corée du Nord.
Surveillance des ZEE
L'action de l'Armée en Polynésie se concentre également sur la protection des zones économiques exclusives : "la mission a été remplie", assure le contre-amiral. Les forces armées surveillent en permanence la zone pour empêcher la pêche illégale, grâce aux émetteurs qui donnent la position des pêcheurs, les satellites ainsi que la flotte aérienne et maritime. Les pêcheurs locaux représentent aussi une barrière supplémentaire, rappelle le contre-amiral : "il peut y avoir une fausse alerte. Mais je préfère envoyer un bateau pour vérifier, plutôt que j'apprenne qu'il y avait vraiment un bateau."
"La France maintient cette pression, poursuit-il, cela fait plusieurs années qu'il n'y a pas eu de pêche illégale en Polynésie française. Ils ont le droit d'être là, mais je vous assure qu'ils ne pêchent pas dans nos eaux."
Le mandat du contre-amiral a évidemment été marqué par la pandémie, "l'Armée est allée chercher les concitoyens bloqués dans les îles du Pacifique, en Nouvelle-Zélande, à Rapa Nui et aux îles Cook", décrit-il.
Jean-Mathieu Rey est interrogé par Elodie Largenton :