Le justicier de la route se rêvait motard dans la Gendarmerie

Un quinquagénaire a été jugé, ce jeudi 20 mai 2021, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, pour s'être fait passer pour un gendarme auprès des automobilistes. Le prévenu s’est défendu en disant qu’il ne faisait que de la prévention routière.

Certains se voient en haut de l’affiche, lui se rêvait motard dans la brigade motorisée de la Gendarmerie. Cet imprimeur de profession qui n’a jamais passé le concours de gendarme était devenu, selon le ministère public, " un justicier de la route ". Vêtu d’un pantalon, d’un blouson, d’un casque et au guidon d’un scooter T-max, il arrêtait les conducteurs en infraction par rapport au code de la route. Le prévenu avait pris le soin de customiser ses vêtements et son deux-roues aux couleurs de la Gendarmerie. Il lui a fallu trois semaines de recherche pour faire totalement illusion.

Depuis 2018, le quinquagénaire se livrait donc à ces contrôles routiers entre Mahina, son lieu de résidence et Papara, son lieu de travail. Tout s’est arrêté, en avril dernier, quand un jour, il a contrôlé de vrais gendarmes, en civil, un comble. Le faux gendarme ne délivrait pas d’amendes mais faisait des remontrances aux mauvais conducteurs. Pourtant, celui qui se considère comme un défenseur de la sécurité routière, n’avait pas le permis pour conduire des motos de plus de 125 cm cube. C’est une connaissance, décédée depuis, travaillant à la Direction des Transports Terrestres qui avait simplement tamponner son permis, pour faire croire qu'il était détenteur du document. 

Pourquoi cet homme s'est-il transformé en " justicier de la route " ? Il a expliqué qu'il y a plusieurs années, il a été victime d'un grave accident de la route et que depuis, cette question de la sécurité routière lui tenait à cœur. Dans sa plaidoirie, son avocat maître Smain Bennouar, a estimé qu'il n'avait pas eu de comportements dangereux. Une position que ne partage pas le ministère public qui a rappelé que les gendarmes étaient formés pour ce type d'interventions.

Le tribunal correctionnel l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis, son permis a été annulé, il devra patienter un mois pour le repasser.