Les gros producteurs de légumes hostiles à toute réforme
Pour produire ses poivrons et ses carottes, Vaitiare exploite 7 hectares de terres à la Presqu'île. Elle pratique une agriculture raisonnée, en alliant différentes techniques de culture et une maitrise de l’utilisation des pesticides. Difficile de faire autrement -même en bio- : "on fait des traitement une fois par mois, car si on ne traite pas, on a pas de légumes. En ce moment nous sommes envahis par les insectes, on est obligés de traiter". Et si demain le gouvernement interdit ces produits chimiques ? Vaitiare Mou Sang est catégorique: "C'est bien d'interdire, mais il faut ensuite trouver d'autres molécules ad hoc".
C'est bien d'interdire, mais il faut ensuite trouver d'autres molécules ad hoc
Vaitiare Mou Sang, agricultrice à Papara
Les pesticides à large spectre interdits dès Janvier 2025
Trouver des alternatives à certaines catégories de pesticides, c’est tout l’enjeu aujourd’hui pour le gouvernement et la chambre d’agriculture. Un chantier vertueux à réaliser par étapes afin de changer en douceur les habitudes agricoles profondémment.
"Je félicite les petits agriculteurs qui font déjà de l'agriculture bio" se réjouit le patron des lieux, Thomas Moutame. "Utiliser le tabac, les feuilles de papayer. Il faut écraser, faire macérer. C'est trés efficace contre les pucerons", détaille le président de la chambre d’agriculture. "Utiliser les produits naturels, ça nécessite toute une préparation". Il millite donc pour petite révolution de la production agricole de masse, mais en "accompagnant chaque professionnel".
Des contrôles stricts auront lieu chaque saison
Dans la liste rouge des pesticides ciblés par le gouvernement, certains seront retirés du marché. Il s'agit des molécules actives comme les néonicotinoïdes et le fipronil, utilisés pour lutter contre les insectes ravageurs. Ces "insecticides à spectre large d'activité vont être retirés de la vente à partir de Janvier 2025" annonce Taivini Teai, ministre de l’agriculture. "Les agriculteurs ne pourront plus en appliquer à partir du 18 Juillet prochain". Le ministre plaide pour une utilisation "des huiles essentielles et de tout nouveau produit classé bio". Les contrôlent devraient suivre -2 campagnes de contrôles chaque saison-.
A titre de comparaison, les produits locaux sont à 93% conformes à la règlementation française en vigueur. "Pour les produits importés c'est seulement 8 sur 10" rappelle Taivini Teai.
Le reportage de Roan Poutoru et Jacques Damour :