La loi du silence se brise peu à peu, autour du secret qui semblait entourer la révocation du Père Noël Nohotemorea. Le 27 mars dernier, à travers un bulletin officiel, le Vatican avait confirmé sa sanction en le révoquant de ses charges pastorales, "en raison d'actions et de comportements erronés". Mais l'Eglise Catholique n'avait pas donné davantage de précisions.
13 millions de francs et un pick-up
Ce mardi 30 avril, la procureure de la République, Solène Belaouar, a indiqué que le Père Noël Nohotemorea comparaîtra le 25 février 2025, en COPJ (Convocation par Officier de Police Judiciaire).Il est poursuivi pour abus de confiance au détriment du CAMICA (Conseil d'administration de la mission catholique de Tahiti). Il est soupçonné d'avoir empoché 13 millions de francs pacifique, issus des dons des fidèles et d'en avoir fait bénéficier quatre membres de sa famille et une amie proche. Ces derniers sont poursuivis pour recel.
La justice lui reproche également de s'être approprié le pick-up d'une paroissienne, d'une valeur de 3,3 millions de francs pacifique.
Ces faits se seraient déroulés dans un contexte de très grande confiance entre les paroissiens et le prêtre, ce qui avait, dans un premier temps, pu laisser penser à de la manipulation. Mais finalement, cela n'a pas été la conclusion de l'enquête. D'ailleurs, aucun paroissien, à l'exception de la propriétaire du pick-up, n'a déposé plainte. C'est d'ailleurs la plainte de cette propriétaire qui a déclenché la suite de l'affaire.
Pour ces faits, le Père Noël Nohotemorea encourt jusqu'à 5 ans de prison.
Enquête pour viols
Dans un volet disjoint, une autre enquête est toujours en cours. Le Père Noël Nohotemorea est accusé de plusieurs viols par une jeune femme majeure, hébergée sur place. Lors des perquisitions au logement du Père Noël Nohotemorea pour le premier volet de l'affaire, les enquêteurs auraient retrouvé des sous-vêtements féminins, avant que la jeune femme ne raconte ce que le prêtre lui aurait fait subir.
La plaignante fait aussi partie des personnes qui comparaîtront pour recel en février 2025. L'enquête est confiée à la section de recherches de la gendarmerie.