Le désaccord entre le modéré et le puriste va-t-il se transformer en scission ? C’est tout l’enjeu pour le gouvernement Brotherson, à qui les fondateurs du parti indépendantiste rappellent quelle est la route à suivre, depuis la nomination des ministres qu’ils avaient déjà contestée. Des divergences politiques qui s’affichent désormais à l’assemblée.
« Comme conséquence on a vu déjà il y a deux semaines lors de l'ouverture de la session budgétaire : on a eu une commission l'après-midi. C'est la première fois qu'un texte de l'opposition de Gaston Song sur l'augmentation de l ataxe de séjour a été adopté par la majorité tavini contre l'avis du gouvernement donc on voit que l'Assemblée finalement indique au président et au gouvernement que c'est la majorité qui décide et pas le président », dévoile Nuihau Laurey, élu non inscrit et cofondateur du parti A Here Ia Porinetia.
Des visions différentes de l'indépendance ?
La nomination de Yan Jambet à la tête de l’OPH, décision du président, a elle aussi été vivement dénoncée par la majorité qui a mis en avant la probité. La position de Moetai Brotherson qui soutient les maires des Marquises et leur projet de communauté d’archipels n’est pas la même non plus que celle du leader Oscar Temaru qui s’y oppose.
« Il était très modéré à ce moment-là. Aujourd'hui aussi je pense qu'il reste fidèle à lui-même. Oscar Temaru reste fidèle à lui-même. Maintenant, voilà : c'est une histoire de famille. J'espère qu'ensemble ils pourront réaliser ce qu'ils ont annoncé » lance Teura Iriti, élue Tapura.
Enfin et c’est sûrement le plus gros désaccord : la vision des relations Etat-Pays...à l'ONU, Moetai Brotherson a affiché sa volonté de maintenir le dialogue avec la France via son ambassadeur à New-York tandis qu’Oscar Temaru aurait préféré lui tourner le dos.
« Vous avez Oscar Temaru avec son indépendance sauce piquante, c'est-à-dire qu'il la veut tout de suite. Mais le pauvre cela fait 42 ans qu'il attend aussi ! Donc tout de suite, très rigide : pas la France du tout. Et Moetai lui, en tant que président peut-être, a déclaré 'je suis indépendantiste mais républicain' » ironise presque Gaston Flosse, président Amuitahiraa Huiraatiraa.
Mais un même parti
Désormais les militants du Tavini eux aussi prennent parti. « Moetai se trompe fortement, il travaille peut –être pour que Maohi nui reste français » peut-on lire sur les réseaux sociaux. Une motion de défiance serait même en préparation avec 27 signatures pour renverser le gouvernement, selon la rumeur.
« Il n'y a pas de motion de défiance en cours, de part et d'autre mais il ne faut pas oublier qu'il n'y a qu'un seul parti. De cette équipe a été élu le président Moetai. Il y a des fondamentaux dont nous sommes les garants » nuance Antony Géros, président de l'Assemblée de la Polynésie. Il était sur notre plateau le 9 octobre :