Les indépendantistes et les autonomistes se sont rendus à New York au début du mois d'octobre pour assister à la 79ème session de la quatrième commission de l’Organisation des Nations unies, chargée notamment des questions de décolonisation.
Pour sa onzième participation, le Tavini est à nouveau déçu et dénonce la position de la France qui fait preuve d'un "déni de la reconnaissance du droit fondamental de la déclaration des droits de l'homme à savoir le droit à l'autodétermination des peuples" souligne Antony Geros. Pour le président de l'Assemblée de Polynésie et vice-président du Tavini, c'est la fois de trop.
Le parti bleu ciel compte donc se rendre à Genève devant le comité des droits de l'Homme des Nations Unies le 22 octobre. "Grâce à ce comité on espère avoir une pression diplomatique internationale pour pousser la France à ouvrir le dialogue" assume Antony Geros.
Cela va faire deux ans que nous sommes aux affaires du pays depuis mai 2023. Le déni de l'Etat lors de nos interventions à l'ONU pouvait se comprendre pendant les neuf années qui ont précédé parce-que nous n'avions pas de légitimité politique. La France ne peut pas méconnaître cela et en vertu de cela elle aurait du accepter le dialogue sur la décolonisation. Nous on est ouverts. Il y a des éléments fondamentaux qui ont échappé au dialogue que la France a entretenu avec les kanaks.
Antony Geros, vice-président du Tavini Huiraatira
Après ce conseil, le parti bleu ciel compte également participer un séminaire régional au Timor oriental en mars 2025.
Le point de vue des autonomistes s'oppose en tous points à celui du Tavini. Et Teva Rohfritsch le fait savoir en justifiant la présence des autonomistes à l'ONU. "[Nous y sommes allés] pour porter la contradiction utile à l'éclairage des membres" a-t-il indiqué. Le sénateur n'a pas mâché ses mots en accusant le Tavini de "mensonges". "On ne peut pas dire aujourd'hui que nous sommes persécutés dans notre Pays. On ne peut pas dire que nous sommes asservis à un colon français qui vient nous mettre la tête dans le sable à chaque fois que l'on veut parler. Il y a un système démocratique vivace en Polynésie. Dans les pays où on n'est oppressés, je peux vous dire que l'opposition à la République n'aurait pas lieu de prendre part à des élections ni de s'exprimer. Ils sont également allés dire à New York que l'on nous empêche d'apprendre le tahitien dans nos écoles mais ce n'est pas vrai du tout ! Tout un tas de choses qu'il fallait rétablir dans la juste vérité. Cela fait plus de dix ans que l'on dit que la Polynésie n'a rien à faire sur cette liste des pays à décoloniser. Nous ne sommes pas dans un système colonial, nous sommes dans un système démocratique" contredit Teva Rohfritsch.
Écoutez l'intégralité de l'entretien avec Antony Geros, de jeudi 17 octobre :