Décolonisation de la Polynésie : Le Tavini et le Tapura en route pour l'ONU

L'intervention de l'ambassadeur de France le 02 octobre 2023, à la quatrième commission de l'ONU.
Une délégation indépendantiste part à New York pour assister à la 79ème session de la quatrième commission de l’Organisation des Nations unies, chargée notamment des questions de décolonisation. Les autonomistes aussi seront du voyage.

Comme il est de coutume, les indépendantistes vont assister à la quatrième commission de l'ONU, prévue du 03 octobre au 20 novembre. Ils s'y rendent depuis dix ans, pour tenter de faire avancer les choses en matière de décolonisation de la Polynésie.

Aujourd'hui, la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser mise en avant par le leader Tavini Oscar Temaru n'a jamais abouti sur une politique concrète. La date reste néanmoins symbolique. Pas question pour le parti bleu ciel de manquer une session de la quatrième commission à laquelle la France n'avait jamais assisté jusqu'à l'année dernière. Mais l'ambassadeur de France à New York, Nicolas de Rivière, qui n'était resté qu'une minute dans la salle.

"Le représentant de la France était présent, sans suites... Nous y retournons chaque année jusqu'à ce que la France décide de s'asseoir à la table des négociations. On ne va rien réclamer, on veut que le dialogue s'instaure" affirme Elise Vanaa, représentante Tavini. 

Cette année, 17 personnes composent la délégation indépendantiste. Le représentant français devrait à nouveau être présent. 

Les autonomistes veulent faire front aux indépendantistes

Cette fois, les autonomistes seront aussi du voyage. Une petite délégation de cinq élus s’envole pour les Nations unies, composée notamment d'Edouard Fritch, du député Moerani Frebault, d'Yseult Butcher, maire de Hao, et du sénateur Teva Rohfritsch. Leur présence vise à "rectifier", s'il y a lieu, les propos qui seront tenus par le Tavini. "Lorsqu'on entend le discours des indépendantistes à Papeete ou en France, il n'a rien à voir avec le discours tenu à New York, où effectivement on dessine une carte avec des lépreux et la misère partout, et des colonisateurs qui viennent nous rendre esclaves demain. Il faut à mon avis rectifier" annonce le leader du Tapura. 

"J'ai envoyé la plus irradiée d'entre nous, c'est-à-dire la mairesse de Hao, qui est à 300 kilomètres de Moruroa. C'est important qu'ils voient qu'à Moruroa il y a encore des gens qui sont en bon état" précise Edouard Fritch.

L'ancien président du Pays n'attend pas grand-chose de cette commission et entend simplement faire face au Tavini : "On est cinq, ce sera suffisant. Parce qu'on a bien compris que, même quand on se déplace à 30, à 40, les choses n'avancent pas. L'ONU a autre chose à faire, la paix dans ce monde est plus importante que les désidératas d'un certain nombre de personnes de Polynésie française.