Le venin des cônes de Polynésie étudié à la loupe par le CRIOBE

Criobe Polynésie
Le CRIOBE travaille depuis un peu plus d'un an maintenant sur les vertus médicinales du coquillage. Il en existe 600 espèces dans le monde, 80 en Polynésie dont 20 sont endémiques, c'est à dire qu'on ne les trouve qu'ici.

Prendre un cône textile dans la main, un geste fortement déconseillé, et pour cause, ce coquillage est très venimeux, et peut même s’avérer mortel pour l’homme. 

CRIOBE Polynésie

Ce venin intéresse beaucoup les scientifiques. Un antidouleur plus puissant et moins dangereux que la morphine ferait partie des substances actives du poison. Mais il faut encore le confirmer, explique Serge Planes, directeur de recherche au CNRS : « Ce qui est certain, c'est qu'en Polynésie on a plus de 90 espèces de cônes. Une diversité importante, et on a surtout beaucoup d'espèces endémiques. Si on y trouve un venin ou quelque chose de spécifique, ce sera unique à la Polynésie. »

Criobe Polynésie

Les cônes comme les autres habitants des lagons polynésiens pourront désormais être étudiés in situ, nuit et jour.  Le « Nohu » est le dernier né de la flotte du CRIOBE.  Un bateau innovant, qui marque les cinquante ans du centre de recherche. « Parfois, c'est un bateau, et puis parfois c'est un laboratoire sur pilotis, dans lequel on va pouvoir travailler, qu'on va pouvoir emmener sur les endroits que l'on préfère pour des questions scientifiques, précise Serge ».

Le prototype a été conçu et construit par un chantier tahitien.  Grâce à ses pilotis amovibles, le bateau devient plateforme. La houle n’a plus aucun effet sur lui. Il peut accueillir jusqu'à 10 scientifiques. 

Même si le récif corallien polynésien est l’un des plus préservés au monde, il n’échappe pas au changement climatique.  Un écosystème « sentinelle », sur lequel veillent les scientifiques depuis maintenant un demi-siècle.