Ils sont presque imperturbables... Danielle, Eliane, Claude et Jean sont des téléspectateurs fidèles de l’actualité. À l’antenne ces derniers jours, les élections législatives, évidemment. Et en pleine crise politique française, ils sont confus. "Ce n’est pas clair, on ne comprend plus qui est avec qui. Ma façon de voir les choses : ça va être dur, ça va être dur pour la France", confie quelque peu inquiète Eliane Lau, 72 ans.
Coup dur pour la France et probablement aussi pour la Polynésie. Arrivée il y a deux ans sur le territoire, Danielle, 98 ans, ne vote pas. Mais comme les métropolitains, elle explique le fort taux d’abstention par le désintérêt porté par les électeurs à la politique.
"À la fois le fiu et à la fois l'indécision. Il y a trop de mélange de partis en ce moment et les gens ne savent pas les triangulaires éventuelles. Les gens n'arrivent pas très bien à s'y retrouver, ce n'est pas très net pour une partie de la population".
Danielle - 98 ans
Dans certains pays, le vote est obligatoire, sous peine d’amende. C'est le cas en Australie et en Belgique. En Bolivie, les citoyens doivent présenter leurs cartes électorales pour accéder à leur salaire, dans les trois mois suivant l’élection.
En Polynésie, jeunes et personnes âgées sont nombreux à ne pas voter notamment aux élections nationales. Souvent oubliées aussi durant les campagnes électorales ou les scrutins, les séniors sont pourtant un poids électoral non négligeable. Ils représentent 13% de la population polynésienne.
"Je pense qu'on aurait dû prévoir pour ces personnes à mobilité réduite, qui sont des personnes qui peuvent voter, un déplacement soit de la municipalité soit de la préfecture à domicile"
Samuel Boscardin - infirmier coordinateur des soins
En attendant, ici on préfère danser et chanter. À l’abri du manguier, les matahiapo sont presque préservés. Une tranquillité, que l’on envierait presque en cette période d’instabilité et de perspectives faites d’inquiétude.
Le reportage d'Aiata Tarahu et Mirko Vanfau :