La politique, c’est comme en boxe. On ne perd jamais, on apprend ! Sage réflexion au lendemain du 1er tour. Mais la députation reste une élection aux allures de joute. Il faut donc savoir esquiver et aussi prendre des coups avant de marquer des points.
"On prend comme ils viennent. C'est ma première élection, je ne m'attendais pas à un score confortable. Il faut prendre comme ils viennent", avoue Gilles Tautu, candidat du Amui Tatou dans la 3ème circonscription. "Les Bleus [Le Tavini] sont sortis, on est à Faa'a. C'est un peu normal et pour une première élection, il faut se soumettre au vote populaire...Ce n'est pas au premier coup de marteau que le clou est enfoncé", reconnaît Bernard Teriitahi, candidat de Porinetia rahu rau, lui aussi ex-candidat dans la 3ème circonscription.
Du côté de A here ia Porinetia dans la 2ème circonscription, Nicole Sanquer affirme que "c'est un résultat franchement auquel on ne s'attendait pas, mais on prend acte des résultats, on respecte le choix des électeurs". La députée sortante ne pourra donc pas se présenter au second tour.
Néanmoins, elle reste positive pour l'avenir. "On a un premier score de 11 511 voix, ce qui n'est pas négligeable. On s'était fixés comme objectif 10 000 voix, c'est de bon augure pour la suite, les territoriales de 2023."
La plupart des candidats accusent quand même le coup. Pour eux, la lutte se poursuit autrement. Car le moment des reports de voix débute. "Moi je sais pour qui je vais voter...mais je vais attendre avant de l'annoncer parce que j'ai une équipe, j'ai des personnes qui m'ont fait confiance, je dois les consulter après je verrais", annonce Gilles Tautu du Amui Tatou.
Rester vague, au début, c'est la tactique. "Tout le monde est à même de prendre une décision sur qui il veut rabattre son vote. Moi je sais ce que je vais faire...Je ne demanderai pas aux gens de rester chez eux mais de se positionner quoi qu'il en soit", indique Bernard Teriitahi. Idem du côté du Amuitahiraa. "Pour cette décision finale, on va laisser le temps à Sylviane Terooatea et l'ensemble du Amuitahiraa pour se prononcer sur le 2ème tour. On attend les consignes", remarque Mihimana Roopinia, soutien de Sylviane Terooatea à Raiatea.
Prendre le temps de la réflexion. C'est la position affichée au A here ia Porinetia. "Nous pensons comme Moetai [Brotherson] que les voix appartiennent aux électeurs. Mais pour le moment, on ne prend pas de positionnement, puisque nous allons réunir nos équipes de terrain, pour analyser les résultats...On va prendre le temps cette semaine avec Nuihau et Félix de voir où nous nous positionnons", précise Nicole Sanquer.
Un positionnement qui fera sûrement pencher la balance d’un côté ou de l’autre, au gré des inévitables tractations.
En tout cas du côté de la majorité présidentielle, on prend les choses au sérieux. "Il va falloir bien analyser le message qui est envoyé. Peut-être apporter quelques petites corrections et puis surtout repartir sur le terrain, requadriller le terrain pour gagner au second tour", reconnaît Jean-Christophe Bouissou, vice-président du gouvernement.
Le second tour aura lieu le 18 juin.