Mate revient de loin…blessé en afghanistan par un obus, il est atteint d'un choc post traumatique courant chez les militaires, et garde de graves séquelles au dos et aux jambes. Des impacts physiques et psychiques que sa famille et lui portent depuis douze ans.
« C’est pour les sensibiliser au fait que…papa n’est pas seul ici blessé, qu’il y a d’autres papas blessés, d’autres personnes blessées ici sur le Territoire. C'est important pour moi d’être ici aujourd’hui, pour aider ceux qui vont revenir, et ceux qui sont déjà là aussi, qu’on ne les oublie pas » confie Mate Teriitaohia, à la retraite depuis cinq ans.
Devoir de mémoire
Commémorer les blessés avec de la course à pied, un parcours jonché d’obstacles, mais aussi des stands d'information et diverses animations, telles que la chorale du RSMA, un démonstration avec les chiens de l'armée ou encore avec le robot Nedex programmé pour identifier les explosifs. Sur place, deux cents inscrits pour y participer et permettre de récolter des fonds qui seront reversés à la cellule d’aide des blessés de guerre de l’armée de terre (CABAT).
« Ça peut être des familles qui ont besoin d’aller voir un mari, un frère, un tonton blessé en métropole. La CABAT prend en charge un billet d’avion et aide à se loger sur place, à côté de l’hôpital », précise le colonel Fabrice Avenel.
Et pour soigner les maux de l’âme, il faut libérer la parole...c’est la mission de l’association Te Mau Aito 987 : « il y a 108 blessés de guerre recensés, dans les archipels, les Marquises, les Tuamotu. Mais il y en a qui restent chez eux, qui ne veulent plus en parler. Alors c’est difficile de les amener, il faut aller personnellement les voir, discuter avec eux » nous apprend Tetuanui Gooding.
Journée réussie
L'événement est également consacré à la découverte des métiers de l’armée. « J'ai surtout aimé les jumelles, quand on voyait en vision nocturne, c’était trop trop bien », décrit un jeune garçon. « Je suis intéressé par la légion étrangère, c’est une élite qui me tient à coeur. Je veux suivre les traces de mon père qui lui était pas dans la légion étrangère mais dans l’armée », nous dit un autre. Chaque année, 600 Polynésiens rejoignent l'Armée, tous profils confondus.
Alors cette journée aura peut-être à nouveau suscité des vocations...en tout cas, elle a surtout permis de récolter 790 000 Fcfp en faveur des blessés de guerre.