Les licences de pêche bientôt accordées aux seuls pêcheurs professionnels

Les fraudeurs devront payer le prix fort pour aller pêcher.
C’est un vœu pieux exprimé par les pêcheurs professionnels, qui est exaucé ! L'attribution des licences de pêche côtière sera mieux contrôlée. Terminé donc les attributions de licence de pêche par complaisance ou par affinité…à des entrepreneurs, des retraités ou des élus. Le président du syndicat Rava’ai Mau exprime sa satisfaction, après s’être battu car "on voulait que cela s'arrête et que les aides reviennent vraiment aux pêcheurs", déclare-t-il.

Des licences de pêche mieux ciblées pour éviter les abus. Le précieux document ne sera plus accordé aux retraités. La décision, reprise par Moetai Brotherson, avait été adoptée l’an dernier en commission, à la demande de plus de 80% des pêcheurs côtiers. "Les pêcheurs ne trouvaient pas normal que des retraités qui touchaient leur pension puissent avoir une licence au même titre que nous. Il y a aussi le problème de prête-nom, ils utilisent quelqu'un et en fait c'est une autre personne, salariée ou autre, qui bénéficie du mazout détaxé", affirme Ralph Van Cam, président du syndicat des pêcheurs Rava'i Mau.

Mesure juste

Aujourd’hui, seuls les professionnels dont le revenu provient exclusivement de la pêche pourront bénéficier des aides octroyées par la licence. Une mesure jugée plus juste dans le milieu. "C'est dommage s'il y a plus de retraités ou d'autres par rapport à nos jeunes qui arrivent pour pouvoir bénéficier des aides", constate amer Tehema Bougues-pêcheur professionnel. "On a vu que ceux qui sont à la retraite, on leur donne des licences. Pourquoi ne pas réserver cette partie de la subvention pour le gazole et les divers achats pour les pêcheurs professionnels ?", se demande Francis Chung, pêcheur professionnel.

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En terme de contrôles, si des statistiques sont réalisées par le service de tutelle, elles ne suffisent pas à vérifier si le pêcheur est sorti ou pas. Les professionnels sollicitent ainsi l’installation de balises VMS, obligatoires depuis 2017. "C'est une balise qui permet de voir si le bateau est sorti ce jour-là. Actuellement il n'y a que les statistiques, et tout le monde peut y mettre ce qu'il veut. Celui qui ne va jamais à la pêche, peut mettre qu'il a été pêché du lundi au dimanche. C'est impossible de faire des contrôles. La VMS va se charger de faire le tri avec ces gens-là", se réjouit Ralph Van Cam.

Le gouvernement prendrait en charge 80% du dispositif, les 20% restants reviendraient au pêcheur. Le prix à payer pour limiter les abus et pour une règlementation mieux adapéte à la filière…