Ils ont droit au collier de bienvenue, juste avant de connaître leur programme de l’année. Des enseignants fraîchement débarqués et des résidents, qui vont devoir s’adapter.
Au menu : plus de tahitien avec des cours en immersion, davantage de culture et d’histoire polynésienne, dont le fait nucléaire.
"On met tout en place pour que ce soit bénéfique non seulement pour nous, mais pour les élèves surtout, pense Océane Fassler, professeure de lettres modernes. C'est du travail."
"[C'est] Leur permettre d'être quelqu'un qui se sent bien dans sa tête, pour pouvoir aussi véhiculer ces éléments culturels plus tard," explique Nora Mondisi, professeure d’éducation physique et sportive.
Parmi les changements : une heure de mathématiques et de français supplémentaire par semaine en 6ème. Reste à savoir si les enseignants accepteront de travailler plus, même si, comme dans l'Hexagone, leur salaire sera en hausse cette année.
Autre nouveauté : les élèves des lycées professionnels auront droit à des stages rémunérés pendant leur formation. Mais là, c’est la question du financement qui se pose. "C'est bien de se donner des objectifs, on va observer aussi les moyens qui seront mis en oeuvre pour pouvoir atteindre ces objectifs", prévient Thierry Barrère, secrétaire général UNSA-Education.
Le vice-recteur, Thierry Terret, confirme que le programme de cette année reste dans la continuité à hauteur de 80%, même s'il va falloir un peu réadapter les programmes : "renforcer la place du reo tahiti, tout le périmètre identitaire qui renvoie non seulement à l'histoire-géographie, mais aussi aux sciences de la vie et de la Terre, voire à l'éducation physique et sportive, avec tous les jeux traditionnels que connaît la Polynésie française, précise-t-il. Donc il y a tout un ensemble qui supposera des adaptations des programmes."
"C'est le désir de tous les peuples de mettre en avant leur culture, leur identité et leurs langues bien évidemment, ajoute Rony Teriipaia, ministre de l’éducation. [On n'en est pas à] rendre la langue tahitienne obligatoire jusqu'en 3e, mais c'est l'objectif du gouvernement d'ici quelques années. Mais ça va prendre du temps pour la rendre officielle et obligatoire. Tous les peuples aspirent à cela."
Le traditionnel rendez-vous du ministre avec les enseignants n’a pas cette fois eu lieu à l’université, mais à la maison de la culture. Tout un symbole.