Supprimer la taxe sociale, baisser les impôts pour les PME, taxer les grosses successions et les grandes entreprises, bloquer les prix et élargir la liste des PPN, diminuer les taxes à l’importation, réduire le nombre d’élus ou encore soutenir la petite hôtellerie… Les propositions pour relancer l’économie sont nombreuses.
S’agissant de la fameuse TVA sociale à 1% mise en place il y a un an, les spécialistes sont formels. "Je pense depuis le début que ce n'est pas une bonne taxe. Elle est mal conçue avec ses effets en cascade qui peuvent faire multiplier par deux ou par trois le point de taxation. Ce n'est pas une bonne idée, il vaut mieux une vraie TVA", explique Christian Montet, professeur émérite en Sciences Economiques.
Comme l’autorité de la concurrence en 2019, les économistes affirment que les PPN sont une mauvaise solution, l’idée de bloquer les prix aussi. "Ça ne marche pas parce que le signal prix est très utile à l'économie, il montre les raretés. On a besoin de ça. Il ne faut pas le bloquer et si on le bloque on crée des pénuries ou éventuellement au moment où on veut enlever les blocages de prix, on a des surréactions de hausse. Donc, ce n'est pas la bonne solution, il vaut mieux trouver d'autres formules pour aider les plus démunis, ce n'est pas la bonne façon", poursuit Christian Montet.
Développer le tourisme
Pour maintenir l’économie à flot en Polynésie, un seul mot d’ordre : développer le tourisme. En pleine crise mondiale, ce serait le seul secteur à soutenir, avec l’économie bleue et durable. "On a une petitesse de l'économie qui fait que nous avons des coûts énormes de production. On va jamais pouvoir avoir une industrie métallurgique par exemple. Donc, il faut se concentrer sur nos avantages comparatifs tel que le secteur touristique en ayant évidemment des coussins tels que les transferts de l'État qui tentent à limiter les fluctuations économiques en cas de coup dur", explique Vincent Dropsy Professeur des Universités en Sciences Economiques.
Encourager l’investissement à travers la défiscalisation, les contrats aidés ou via des impôts allégés pour les PME est, selon les économistes, absolument indispensable. "Toute aide que nous pouvons apporter pour le tourisme tout en négligeant pas la construction d'infrastructures hôtelières parce que nous avons beaucoup de touristes qui arrivent, la demande est là, mais est ce que l'offre pourra suivre ?", interroge Vincent Dropsy. Quand les analyses économiques s’invitent dans la campagne, aux politiques d’en tenir compte ou pas.