Les relations entre Tuvalu et Taïwan réaffirmées

En jaune apparaissent les pays où l’influence chinoise ne s’exerce pas encore, soit les territoires français du Pacifique, les Samoa Américaines, Tokelau, Tuvalu, les Iles Marshall et à l'époque, Nauru. Depuis janvier, Nauru s'est rapproché de Pékin pour des raisons financières.
Contrairement à Nauru en janvier, le nouveau gouvernement de Tuvalu a rassuré Taïwan qu'il maintiendra des relations diplomatiques. Néanmoins, Tuvalu se tourne aussi vers l'Australie pour assurer sa défense.

Le nouveau gouvernement de Tuvalu s'est engagé mercredi dernier à maintenir sa relation "spéciale" avec Taïwan, mettant fin aux craintes d'un revirement diplomatique de ce micro-Etat du Pacifique au profit de Pékin.

L'exécutif du Premier ministre Feleti Teo a cependant fait part de son intention de revenir sur un traité historique, signé en novembre dernier et offrant à ses citoyens l'asile climatique en Australie, pour des raisons de "souveraineté".

Ce pacte représentait une victoire stratégique pour Canberra, qui entend renforcer son influence dans la région face à la présence accrue de la Chine. 

M. Teo a été officiellement nommé Premier ministre des îles Tuvalu le 26 février, au terme d'élections dominées par la question des relations avec Taïwan. 

Cet archipel de quelque 11 000 habitants figure parmi les douze derniers pays au monde à reconnaître Taïwan depuis que Nauru, un autre micro-Etat du Pacifique, a rompu ses liens avec Taipei mi-janvier pour nouer des relations diplomatiques avec Pékin.

Traité avec l'Australie

Dans une déclaration faisant état de ses priorités, le gouvernement a "réaffirmé son engagement en faveur de la relation spéciale à long terme et durable entre Tuvalu et Taïwan".
Cependant, il a indiqué mercredi dernier vouloir trouver avec l'Australie un "arrangement viable" qui préserverait sa souveraineté.
Le traité signé en novembre dernier engage l'Australie à défendre Tuvalu, un petit ensemble d'îles grignoté par la montée des eaux et menacé de disparition, en cas d'"agression militaire", mais aussi de catastrophe naturelle ou de pandémie.

Mais il offre également à l'Australie un droit de regard sur tout pacte de défense que Tuvalu signerait avec d'autres pays, ce qui a suscité des inquiétudes sur l'île, certains y voyant une menace à sa souveraineté.

Si dans sa déclaration, le nouveau gouvernement a affirmé soutenir les "grands principes et objectifs" du traité, il souhaite collaborer avec l'Australie pour trouver un "arrangement viable" afin d'atteindre les objectifs du texte, "la sauvegarde de l'intégrité de la souveraineté des Tuvalu".

L'ambassadeur de Taïwan aux Tuvalu, Andrew Lin, avait indiqué à l'AFP qu'après avoir discuté notamment avec le nouveau Premier ministre, il avait reçu l'assurance "que la relation entre Taïwan et Tuvalu est ferme, solide comme la pierre, durable et éternelle".

Le nouveau gouvernement a déclaré vouloir "réévaluer les options" pour "renforcer et améliorer" les relations avec Taïwan afin d'établir une "relation plus durable et mutuellement bénéfique".

Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a déclaré que le vice-ministre Tien Chung-kwang se rendrait prochainement à Tuvalu avec une délégation.