Après de graves problèmes de santé, il a été proposé à Narii des médicaments à base de cannabis. Mais c'était en Nouvelle-Zélande où cette utilisation médicale est aujourd'hui légale.
Convaincu par les bienfaits de cette plante qu'il sait pourtant interdite en Polynésie française, il prépare ses décoctions lui-même. Pour lui, le temps de l'expérimenation est révolu. "Je ne suis pas un cobaye, je suis une victime, donc j'estime qu'à partir de là, on a besoin de soins, de schéma thérapeutique. Si cette plante peut m'apporter ce schéma-là, je vais y rester", explique Narii.
Devenu tradipraticien, Narii allie technique asiatique et savoir-faire traditionnel pour soulager certaines douleurs chroniques. "La base c'est l'huile de coco vierge, avec tous ses flavonoïdes déjà à l'intérieur, qui est enrichie avec de l'extrait de chanvre, de cannabis. Associer ces deux huiles contribue justement à effacer certaines douleurs, surtout apporter un bien-être et un bienfait", ajoute Narii.
Des bienfaits testés sur 3 000 patients dans l'Hexagone depuis le 26 mars pendant 2 ans.
De son côté, Karen, qui a eu recours au cannabis pour soigner son cancer du sein, a le sentiment que la Polynésie est à la traîne. "Pendant qu'on est en train de faire un colloque [sur le cannabis] ici, ailleurs d'autres personnes sont déjà en train de se soigner avec", déplore-t-elle.
La future proposition de loi qui sera déposée en janvier 2022 par le député Moetai Brotherson rattrapera-t-elle ce retard ?